Les Cultes du Chaos
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Un monde dévasté à rebâtir. Ce monde est vôtre ! Explorez-le, bâtissez des villes, prenez le pouvoir, devenez puissant ! Renversez le mal ou embrassez-le.
 
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 Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]

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Ancilla
Prêtresse de la Décade
Ancilla


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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Sep - 23:36

Darkness Memory
Rain Sword feat Ancilla

«  Pour une prêtresse, c'est étonnant que tu ne saches pas que c'est possible de vivre sans âme. La plupart des démons n'en ont pas. M'enfin, j'admet que c'est pas fréquent. Bah, j'vous laisse cinq minutes, et seulement cinq. Après quoi, tu passeras la nuit ici. Ça t'apprendra à ne pas avoir pris de décisions aussi simple depuis tout ce temps alors que ça fait déjà deux fois qu'on te pose une question. »
Quelle abrutie celle la, confondre un être humain et un démon…  Elle se retira sur ses mots et nous laissa enfin seules. C’était tout ce que j’espérais et j’avais eu si peur qu’elle refuse ma requête que le soulagement devait être clairement visible sur mon visage. Qu’importe de passer une nuit ici, ça se trouve, j’allais gagner la seconde bataille. La plus importante. Sinon tant pis.
J’avais cinq minutes devant moi. C’était court, mais c’était amplement suffisant pour lui dire ce que j’avais à lui faire savoir.
Il fallait juste espérer que Rain comprenne vite et bien ce que j’avais à lui dire.
Rain revint vers moi sitôt la porte refermée.
« T'as gagné ta nuit avec tes conneries, signala-t-elle, pourquoi tu ne lui a tout simplement pas menti ?
- Une nuit ici ou dans un lit, qu’est-ce que ça changera ? lui répondis-je avec un sourire triste. Qu’importe... Mentir ? Pour quoi faire ? Je ne sais pas mentir. Mais s’il te plaît, écoute-moi. On a juste cinq minutes… c’est pas beaucoup. »
Je luttai pour refluer les larmes aussi longtemps que je le pourrai.
« Ecoute-moi bien s’il te plaît et ne m’interrompt que si c’est nécessaire. Je sais que ça a mal commencé entre nous, j’ai jamais su faire ce qu’il fallait et je passe ma vie à faire des erreurs. La plus grosse, je crois qu’on la connaît toutes les deux, mais qu’importe maintenant. Je ne reviendrai pas en arrière quoi qu’il advienne et je paierai le prix à payer. »
Je n’étais pas très sûre d’être convaincante au vu de l’intonation de ma voix, mais c’était pas sur ça que je souhaitais la convaincre.
« Je sais que tu ne m’as jamais fait confiance et que ça ne changera pas. Tu sais, j’ai essayé de te présenter mes excuses quand nous étions dans ma chambre mais tu n’avais rien voulu savoir. C’est vrai que j’étais pas très agréable mais à chaque fois que j’ai essayé de faire un pas vers toi tu en faisais un en arrière. Je… Je sais que c’est de ma faute. Je suis de moins en moins moi-même ces derniers temps et suis souvent imprévisible et peu agréable…  Mais… je ne m’étais pas mis à ta place, Rain. Quand tu es arrivée sur ce bateau, j’étais censée prendre soin de toi et te placer dans une cabine confortable afin que tu fasses un bon voyage. Pourtant, tout ce que j’ai fait, c’est te taser et t’enchaîner dans la chiourme. »
Ma voix commençait à trembler et je marquais une seconde de pause avant de reprendre, les larmes revenant dans mes yeux.
« Je pourrais continuer à prétexter que c’était pour rétablir l’ordre et donner à réfléchir parce que tu as attaqué mes hommes. Mais je continuerais à me mentir à moi même. J’étais juste dévorée de jalousie et je ne me suis pas rendue compte à quel point c’était dégueulasse… Et… même après ça tu avais proposé de soigner mon doigt... J’aurais pu m’arrêter là, mais non. Après ça, il a fallut que je menace de te taser à nouveau, juste parce que étais venue dans ma chambre. Ce n’était pas si grave, tu n’avais pas pris la moindre chose. »
les larmes roulaient de nouveaux le long de mes joues jusqu’à atterrir abondamment sur mes cuisses.
« Et aujourd’hui, je me dis que si j’avais été à ta place à avoir passé ma vie dans une forteresse de détention avec des conditions aussi horrible, et que je vois un bateau arriver, que j’arrive à m’y glisser et à m’y cacher, ça serait presque légitime que j’anticipe qu’on me fasse du mal et que j’attaque le premier qui m’approche… »
Je fermai les yeux , laissant une larme supplémentaire atterrir sur mes cuisses.
« Et je me dirais après ça que des gens bien seraient capable de comprendre mes craintes et qu’ils me rassureraient en me disant qu’ils ne me feraient pas de mal. Mais si au lieu de ça, ils me blessaient et m’attachaient dans une putain de chiourme… Je me dirais que le  reste du monde ne vaut décidément pas mieux que l’enfer d’où je viens... et moi… je n’aurais pas proposé de soigner l’index de celle qui m’aurait fait ça… »
Et je me remis à sangloter.
« Je suis désolée pour tout ça, Rain ! Je ne me cherche pas d’excuses. Je ne me le pardonnerai pas moi même. Mais ce que je voulais dire, c’est que maintenant c’est à toi de choisir ce que tu veux. J’arrive à un stade ou je ne sais plus trop qui croire et je pense que tu seras plus objective que moi. Mais ce que je sais, c’est que tu n’es pas censée mourir. Tu es censée ouvrir les portes d’un nouveau monde où l’humanité serait à nouveau ralliée. Tu es la Krishna ! Tu serais le lien entre la terre et le ciel, entre l’homme et Ceux Venus d’Ailleurs, tu serais amenée à être l’un deux… Pourquoi tu crois que j’aimerais tant être à ta place, si c’était pour crever au final ? C’est pas ton destin, celui là… Et on n’échappe pas à son destin.  Je pourrais te le prouver en récitant la prophétie intégralement, mais il ne nous reste plus que deux-trois minutes... »
Elle ne me croirait sans doute pas, comme d’habitude. Mais c’était tout ce que j’avais à dire. Si elle ne voulait pas, tant pis. Je n’allais pas la forcer. Je n’en avais pas l’envie, ni le droit, d’ailleurs. Et encore moins la possibilité.
« Tu voulais tellement que je libères tous tes démons…  souris-je dans le vide. »
Je ne la regardais même plus.
« Si tu retrouves ton âme, tu pourras dire adieu à tout ça. Mais au moins, j’imagine que c’est une bonne chose, d’un autre côté. »
Je la regardai à nouveau puis chuchotai.
« Tu as mon destin entre tes mains. Si tu veux bien me croire et que l’on parte d’ici, je te dirai où j’ai caché mes armes. Mais sinon, si c’est vraiment ce que tu veux, ton âme, je le ferai. Tu n’es pas un objet et tu as le droit de faire ton propre choix. Mais réfléchis bien, parce que… ce que je vais te dire ne va pas te plaire, mais… »
Je baissai encore d’un ton puis ajoutai :
« Je sais où est ton âme. Mais si tu dois la récupérer, tu perdras la seule chose qui compte pour toi. »
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Rain Sword

Rain Sword


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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeLun 18 Sep - 22:51

Darkness Memory
Rain Sword feat Ancilla

Je devais avouer que je ne pensais pas qu'elle m'ait déjà menti. Omit beaucoup de choses, c'était certain. A vrai dire, c'étaient des mensonges par omission, en fait. Ça revenait au même, elle n'avait pas de mérite. Je l'écoutais se confondre en plus plates excuses, reconnaître ses torts, et, un peu surprenant, contredire ce que je pensais sur mon âme. Sur le fait qu'en avoir une ne me permettrait plus d'avoir des pouvoirs.
Premièrement, si je récupère mon âme, je pourrais toujours faire appel à au moins un démon. C'est comme ça que fonctionne les possédés après tout. Mais est-ce que ça me suffirait? Si je ne devais en choisir qu'un, je devrais choisir le bon.
Deuxièmement...

_Il y a moins de cinq minutes, tu étais étonnée que je n'ai pas d'âme et n'y croyait pas le moins du monde. Et maintenant, tu veux me faire croire que tu sais où elle est? T'as pas tort, j'pourrais jamais te faire confiance, surtout en te sachant aussi aveuglément éperdue pour ton pseudo père... Je préfère faire confiance à un Ange. Laisse tomber.

Je me foutais de savoir à combien de minutes on en était, que je me dirigeais vers la porte.

_La seule chose à laquelle tu devrais penser en ce moment, c'est à la façon dont tu vas crever.

Je n'étais pas assez idiote pour lui raconter mon plan dans ces conditions. Il y avait des gardes plein le couloir et j'étais persuadée que Mishraz collait l'oreille à la porte. Ce n'était pas pour un manque de discrétion qu'elle était devenue ce qu'elle était, la chef d'un groupe de marchandeurs. De matériel comme d'information.
Je toquais à la porte en fer en levant une main pour intimer à Ancilla de ne rien rajouter, et elle s'ouvrit presque aussitôt. En face de moi, adossée au mur, les mains dans les poches, Mishraz me souriait malicieusement. Elle devait douter de moi, mais elle me surveillerait probablement jusqu'au fond de mon lit. Je m'en fichais pas mal, Ancilla ne pourrait pas faire un pas hors de cette pièce sans alerter la ville entière. Elle n'aura pas d'autre choix que d'attendre que je vienne la chercher au moment opportun.

_On retourne se coucher? minauda Mishraz.

Je souris en coin. L'idée d'aller chercher Aly me tentait bien mais de toute façon, ça ne serait pas la première fois qu'elle passe la nuit sans moi. Dans l'île-prison, il y avait bien plus de risques pour qu'elle se fasse tuer, alors ici, à côté, c'était de la rigolade.
Je la suivis en dehors du bâtiment. Nous étions seules, cette fois. Les gardes étaient acoquinés à la surveillance de la prêtresse cinglée de la Décade.

_Tu ne devais pas prévenir Docélia? lui fis-je remarquer.
_C'est déjà fait, pendant que vous discutiez.

Rapide. Je suppose qu'elle a envoyé un sbire passer le message.

_Ce n'est pas comme si tu n'avais rien entendu.
_Hinhin. Elle ne lâchera pas le morceau. Je doute qu'elle nous aide pour la cérémonie. Peut-être que l'Ange lui fera changer d'avis.
_Elle est vraiment nécessaire?
_Au rituel? Hm... Je sais pas trop. Je pense que c'est un pourcentage de réussite plus élevé.

Ah, super. Il y avait des chances pour que ça foire. Ça ne m'étonnais pas mais... ça faisait balancer d'autant plus ma décision.
Je repensais à ce que m'avais dit la Détraquée un peu plus tôt. "Je sais où est ton âme... Mais si tu dois la récupérer, tu perdras la seule chose qui compte pour toi. " Elle est miraud ou quoi? Il n'y a absolument rien qui compte pour moi. Mis à part le pouvoir? Elle sait bien que je lui ai déjà demandé plusieurs fois de me débloquer avec ça. Rien à faire.
Nous étions à quelques pas de l'enceinte de l'espèce d'hotel que je fus secouée par une décharge électrique. Pas une décharge au sens propre du terme, mais une bouffée d'angoisse qui m'explosait en pleine poitrine, me tordant de douleur au beau milieu de la rue.
Mon coeur se mit à battre furieusement et douloureusement, je l'entendais jusque dans ma tête. Je ne connaissait que trop bien ces signes.

_Rain! Qu'est-ce que tu as? s'inquiéta Mish en m'aidant à me redresser.

Je détournais le pas.

_Aly, murmurais-je dans un souffle avant de me mettre à courir.

Je plantais là Mishraz sans m'en soucier et déboulais les ruelles à vive allure. La sensation d'angoisse devenait plus forte à mesure que je m'approchais de la source. Je savais instinctivement où me diriger et ne laissa aucun obstacle me ralentir.
Mais, merde! Je lui avais pourtant dis de ne pas sortir du bâtiment! Comment avait-elle pu aller si loin?
Je bousculais les passants sur mon chemin, ignorant leurs injures, pour me retrouver au bord d'un petit canal qui donnait sur les égoûts. J'étais à l'extrémité de la ceinture urbaine et, près du pont, trois hommes délabrés retenait une petite blonde entre leurs ongles écorchés. Ils n'allaient quand même pas...
La rage m'envahis en une fraction de seconde et, sans que je ne réfléchisse à quoique ce soit, mon corps bondit à leur rencontre. Attrappant une bouteille à la volée, je l'éclatais au visage du gaillard qui la tenait. Dans l'élan, je ne pu freiner à temps et dû m'appliquer à faire un tour sur moi-même pour ne pas m'étaler. Toute la peur que j'avais ressenti avait disparu pour laisser place à de la haine pure. Le tesson de bouteille toujours dans la main, et les hommes encore surprit par ce qu'il venait de se produire, je plantais durement le verre dans sa gorge. Une fois, deux fois, trois fois... Jusqu'à ce qu'il s'écroule. Même encore, tenant sa tignasse graisseuse d'une main, je lui ouvris la gorge encore jusqu'à le décapiter à moitié. La châleur du sang sur moi m'apaisait.

Puis le silence revint à cet endroit de la ville et les deux autres prirent enfin conscience de la scène.

_Putain de salope! hurla celui de derrière moi.

Je pouvais juger la distance à sa voix et pivotais pour lui coller un coup de pied retourné au thorax. Malheureusement, il était plutôt baraqué et j'avais pu sentir la couche de solides pectoraux sous ma botte. J'avais à peine pu stopper sa course, et je l'avais plus fichu en rogne qu'autre chose. Du moins, j'avais pu le comprendre à son grognement. Il faisait nuit noire et nous étions dans un coin du quartier peu exposé aux torches. C'est pourquoi je ne vis pas son poing s'abattre sur ma mâchoire, mais je senti indéniablement le bitume de l'autre côté de mon crâne.
Une migraine atroce me traversa le cerveau et se mêla à l'angoise qui m'avait sanglé un peu plus tôt. J'avais beau être persuadée d'avoir les yeux ouverts que je ne voyais rien d'autre que les ténèbres.

_AAAIEE!!

La voix d'Alasan me vrilla les tympans... Merde, merde, merde! Foutez-lui la paix!!! Je poussais sur mes bras pour me redresser mais mes perceptions de la gravité avaient chiotté à cause de l'autre connard, je fus prise de vertige et, quand je pensais me relever, mon corps basculait à nouveau au sol. Un liquide chaud coula sur le côté de mon visage. Je l'essuyai d'un geste mal contrôlé et tenta encore de me remettre sur pieds.

_Bande d'enculés, grognais-je entre les dents alors que je tanguais comme une ivrogne pour rester debout.

Je les entendis ricaner.

_T'as tout compris ma jolie!

Désabusée, mon rythme cardiaque explosa en énergie fulgurante, et tout mon malaise s'évapora pour laisser place à une rage profonde. J'entendais plusieurs portes vibrer en moi sous les coups des monstres, hurlant pour sortir. A une époque, je leur laissais probablement le champ libre quand ils le réclamaient. Aujourd'hui, j'y parvenais pas, et pourtant, ce n'était pas faute de les sentir tout proches, d'en être influencée, d'avoir les veines gonflées... Et de me demander si une des portes ne cèderait pas.
Je me laissais bercer par cette sensation intense, douce et puissante à la fois, comme une montée d'orgasme.
Et l'un deux n'eut pas le temps de réagir avant de se retrouver un bras cassé, l'os en dehors de la chair dans un craquement sinistre. Son hurlement fut une berceuse euphorique à mes oreilles et je lui retirais définitivement le droit de vivre d'un coup de genou dans le plexus solaire. La lueur dans ses yeux s'était éteinte avant même qu'il ne touche le sol et je me senti chaleureusement satisfaite. Mais il en restait un, et bien le plus coriace. Seulement, je n'avais plus la capacité de réfléchir à cet instant et tira brusquement Alasan loin de lui avant de me jeter dessus.
Ou avant qu'il ne se jette sur moi. Je bloquais un premier coup de mes avant-bras pour rétorquer d'un coup de genou entre les jambes. Mais il était agile et repoussa ma jambe, me faisant perdre mon équilibre, avant d'enchaîner deux crochets dans ma face qui eurent fini de me propulser en arrière, sonnée.
Je tatonnais les yeux mi-clos pour ramasser aléatoirement ce qui traînait, en l'occurence une bouteille de vin vide. Me relevant encore, valsant aussi bien qu'après avoir bu dix verres de trop, je lui explosait l'objet dans la tronche dans un cri de rage, avant de relancer d'un coup de boule. Pas très efficace, et l'idée du siècle de me retourner le cerveau encore plus.
Ses phalanges m'éclatèrent l'arcade pour de bon, me renvoyant une fois de plus au tapis et mon organisme ne put en supporter plus. Ce type était un mur vivant et je n'avais aucune arme pour clouer le match en deux temps trois mouvements.

Aucune sauf le poignard qui venait de se planter à son cou.

Cul à terre, je cherchais dans le noir qui avait bien pu mettre un terme à ce combat inutile. La silouhette se pencha immédiatement sur moi.

_Ben dis donc, il n'y a que toi pour provoquer des gars de la Luxure! Tu vas bien?

Je reconnu la voix de Mishraz mais ce n'était pas elle que je cherchais.

_Aly! appelais-je, inquiète.

La petite bouille aggripa ma chemise et je la serrais aussitôt dans mes bras, agenouillée, le visage enfouis contre son torse. Je ne parvenais pas à retrouver une respiration normal et toute l'adrénaline qui s'était accumulée retombait lourdement. Mon corps entier me faisait souffrir. Tout ça parce que je n'avais pas égalé un de ces hommes... Parce que j'avais été trop faible. J'ai passé mon temps à quoi, ces derniers jours? A fanfaronner auprès de gens qui réclament ma vie comme s'ils en avaient le droit. Une perte de temps au lieu de protéger celle qui m'est le plus cher...
Si j'avais pu utiliser mes démons... Non, si j'avais pu les utiliser, elle serait probablement morte, faisant parti des dommages collatéraux... Non, j'avais besoin de quelque chose de contrôlable. Mais quoi?...
Mes oreilles bourdonnèrent et tout l'énergie que j'avais peiné à maintenir pour rester debout m'abandonna. Je flanchais en arrière et aurait sûrement aggravé ma commotion si Mishraz ne m'avait pas retenue.

_Woh! Si tu veux piquer un somme, fais ça dans ta chambre. Debout, ma jolie.

Elle m'aida à me relever et je m'appuyais d'un bras sur ses épaules. Je ne lâchais pas Aly de la main pour l'entraînais à notre suite.

_Surtout, me remercie pas, se moqua Mishraz. Mais j'aimerai bien savoir comment tu as fait pour retrouver la gosse aussi vite. J'ai mis du temps à te retrouver. Tu faisais pas mal de boucan.
_Hmf. Je sais toujours où elle est.
_C'est qui? Ta fille?
_Non.

Elle ne dit rien la suite du trajet, elle qui pourtant était bavarde. Plongée dans ses pensées, je suppose. J'avais hâte de retourner au pieu, j'avais besoin de pioncer.
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Ancilla
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeMer 20 Sep - 0:59

Darkness Memory
Rain Sword feat Ancilla



« Il y a moins de cinq minutes, tu étais étonnée que je n'ai pas d'âme et n'y croyait pas le moins du monde. Et maintenant, tu veux me faire croire que tu sais où elle est? T'as pas tort, j'pourrais jamais te faire confiance, surtout en te sachant aussi aveuglément éperdue pour ton pseudo père... Je préfère faire confiance à un Ange. Laisse tomber. »
Rain me tourna le dos pour quitter la pièce.
« La seule chose à laquelle tu devrais penser en ce moment, c'est à la façon dont tu vas crever. »
Et elle tapa pour qu’on lui ouvre, me faisant signe de me taire.
Quelle cruauté...
« Non, attends s’il te plaît ! » l’implorai-je.
Tous mes espoirs s’envolaient. Mon ultime espérance. Ma dernière chance.
La porte s’ouvrit, et j’entendis Mishraz proposer à Rain qu’elles retournent se coucher. Je ne cherchais pas à approfondir la réflexion. Plus rien n’avait de sens. Je sentis juste l’angoisse monter en me rendant compte qu’il n’y aurait plus la moindre lumière dans la pièce à présent qu’elles repartaient avec la torche.
« Vous allez vraiment me laisser là ? paniquai-je. Dans le noir, attachée, au milieu de ce merdier ?! »
Personne ne me répondit.
« Détachez-moi au moins ! »
La porte se referma, et je me souviendrai longtemps de la détresse que j’ai ressenti en regardant la lumière diminuer progressivement jusqu’à être plongée totalement dans les ténèbres.
« Comment osez-vous ? m’écriai-je. Vous n’avez pas le droit de me traiter comme ça ! Revenez ! Vous me le paierez, vous entendez ? Jamais je ne vous aiderai ! hurlai-je. Jamais ! ALLEZ AU DIABLE ! Allez crever, vous, et votre foutu culte d’abrutis de merde ! »
Je continuai un long moment à hurler et à jurer.
« La ferme ! » gueula finalement un homme exaspéré en donnant un coup contre la porte. Si tu la boucle pas très vite, on va venir te caresser les côtes, compris ? On te préviendras pas deux fois, alors ta gueule ! »
Ma mâchoire se crispa de la rage et je me remis à pleurer. Qu’allais-je donc devenir ?? Combien de temps encore allais-je devoir croupir dans ce trou à rats ? L’odeur du sang empuantissait l’air et me donnait la gerbe. Mes cheveux poisseux  et englués par les larmes, sang séchés et mucus collaient désagréablement sur mon visage et j’avais déjà mal aux bras et aux jambes. J’allais vraiment devoir passer la nuit ici ? J’étais traité comme un chien. Non, pire encore. On ne ferait pas endurer ça à ces pauvres bêtes. Comment me tirer de ce faux pas ? Je perdais de plus en plus espoir. Quel avenir pour moi ? Mais quel avenir ? Je désespérais.
Je me mis à fredonner doucement, comme bien souvent, pour m’apaiser :
Oh, Marie, si tu savais
Tout le mal que l'on me fait
Oh, Marie, si je pouvais
Dans tes bras nus me reposer
Évanouie, mon innocence
Tu étais pour moi ma dernière chance
Peu à peu, tu disparais
Malgré mes efforts désespérés
Et rien ne sera jamais plus pareil
J'ai vu plus d'horreurs que de merveilles
Les hommes sont devenus fous à lier
Je donnerais tout pour oublier
Oh, oh, oh, oh
Oh, Marie, si tu savais
Tout le mal que l'on me fait
Oh, Marie, si je pouvais
Dans tes bras nus me reposer
Et je cours toute la journée
Sans savoir où je vais
Dans le bruit, dans la fumée
Je vois des ombres s'entretuer
Demain ce sera le grand jour
Il faudra faire preuve de bravoure
Monter au front en première ligne
Oh, Marie, je t'en prie, fais-moi un signe
Oh, oh, oh, oh
Allongé dans l'herbe, je m'éveille
J'ai vu la mort dans son plus simple appareil
Elle m'a promis des vacances
La mort m'a promis sa dernière danse
Oh, Marie, si tu savais
Tout le mal que l'on m'a fait
Oh, Marie, j'attendrais
Qu'au ciel tu viennes me retrouver
Oh, Marie, j'attendrais
Qu'au ciel tu viennes me retrouver

Le temps semblait figé. La nuit n’avoir jamais de fin.
Le vent se levait et à chaque rafale vigoureuse, je sentais le froid pénétrer dans la pièce. Au loin, quelque part, un volet n’avait de cesse de claquer et le bâtiment craquait régulièrement, semblant sur le point de s’écrouler sur lui même.
« Une nuit ici ou dans un lit, qu’est-ce que ça changera ? »
Quelle stupide conne j’ai encore été d’avoir pu dire un truc pareil. Je la voyais, à présent, la différence. TOUTE la différence. Cette putain de différence qui faisait qu’à présent, j’étais meurtrie, gelée, crasseuse et j’en passe, quand j’aurais pu me laver et être au chaud dans un lit à peu près décent. Qu’avais-je fait de mal, à part me défendre ? C’était injuste.
Je ne parvins pas à dormir. J’étais trop entravée, trop inquiète. Impossible de trouver une position confortable, entre la morsure des menottes à mes poignets et du froid dans ma chair.
Que pouvait-il bien se passer au dehors ? Tous les scenarios se jouaient un tango devant moi, à présent que j’étais intégralement coupée de l’extérieur. Où était El’Sha ? Allait-il bien ?
Et s’il avait finalement décidé de me suivre au lieu de repartir ? S’il se faisait tué dans cette foutue ville ? Ou bien s’il lui arrivait un soucis durant le retour ?
Qui viendra me sauver ? El’Sha le pourrait-il ? J’imaginais la porte s’ouvrir, dévoilant sa silhouette qui s’approcherait de moi.
« Je suis là maintenant, c’est fini », dirait-il.
Et je répondis tout haut, comme s’il était vraiment à mes côtés.
« C’est vrai ? On rentre alors ? »
Et je sentis à nouveau les larmes rouler sur mes joues.
« Alors ma douce, où est Rain ? » questionnerait Chael.
Non, il n’y aura pas de Rain, il n’y aurait pas de retour.
« Non, on ne rentre pas... pleurai-je. Je ne rentrerai plus jamais. »
Je perdais la boule.
Mes yeux suintant et gonflés me brûlaient, contrastant avec le froid dévorant. Je tremblais en continue, incapable de me maîtriser. La fatigue n’aidait en rien, mais aussi prononcée pouvait-elle être, ce n’est pas ça qui allait m’aider à trouver le sommeil ou le repos. Par moment je piquai du nez, mais à chaque fois que je sentais ma tête pencher – que ce soit en avant ou sur un côté – cela me réveillait en sursaut. Avec le temps - qui rampait avec la rapidité d’un escargot- je souffrais de douleurs au niveau des cervicales aussi. La douleur finit par se propager à tout mon corps, comme la gangrène ou la nécrose s’étaleraient petit à petit.
J’avais l’impression de tourner sur moi même, et que mon ventre était réellement concave. Il fallait que j’avale quelque chose,  si seulement je pouvais déjà avaler quoi que ce soit.
Demain serait un autre jour, où j’aurais peut-être la possibilité d’aller me reposer et de reprendre des forces. Mais après ? Il fallait que je me barre d’ici. Que je m’échappe. Plus le temps passait, et moins j’aurais la force pour fuir. Que me fera Mishraz si je refuse de faire ce qu’elle attend ? Me laissera-t-elle agoniser à petit feu ici jusqu’à ce que je cède ? Elle en serait bien capable. A côté d’elle, Rain serait presque agréable. Je réalisais que s’il y a quelques jours j’étais à bout à être enfermée avec elle, j’aurais donné n’importe quoi pour qu’elle soit là à présent.
J’étais seule au monde, entourée de gens qui me voulaient du mal, et le seul repère que j’avais encore ici, c’était elle. J’avais besoin de me raccrocher à quelque chose pour ne pas sombrer. J’avais besoin de quelqu’un à qui faire confiance pour garder espoir.
J’avais tout misé sur Rain, mais ça n’a servi à rien. J’étais irrémédiablement seule au monde.
On dit que la nuit porte conseil. Je veux bien le croire, lorsque l’on passe une nuit aussi longue et insoutenable où l’a n’a rien d’autre à faire que de penser et chercher une solution à sa détresse.  
Il fallait que je réfléchisse. Il le fallait…
Si seulement El’Sha pouvait venir me chercher… J’avais beau l’espérer de tout mon coeur et l’imaginer venir me sortir de cet enfer, au fond de moi, je voulais juste le savoir le plus loin possible d’ici.
El’Sha…
J’imaginais son visage devant moi qui me souriait et je souris.

Bzzzzzzzzz….

J’eus un sursaut de panique.  C’était quoi, ça ?! Je crois que je me suis endormie quelques secondes. Je sentis quelque chose se poser sur mon visage, et je secouais la tête en criant et chialant. Bordel mais c’était quoi ?! J’avais eu la chance de m’endormir, et…  une mouche avait décidée d’attendre ce moment précis pour venir me harceler. Une fois, deux fois, trois fois… Elle n’arrêtait pas de venir me tourner autour.
Mais les mouches ici étaient démoniaques ma parole ! Et depuis quand une mouche se déplace-t-elle dans l’obscurité ?!
J’enrageais en m’agitant à chaque fois qu’elle revenait à la charge, et finis par essayer de la gober.
Finalement je finis par arriver à l’avoir après un certain temps je ne sais trop par quel hasard. Au moins, j’allais avoir la paix maintenant. Mais je ne risquais pas de me rendormir.
J’éternuai, m’éclaboussant de morve. Dégueulasse… Je rêvais d’un bon bain. Je me serais redamnée pour ça. Certainement.
J’étais en train d’attraper froid. Cette foutue température était le pire des supplices. J’aurais pu tout supporter. Même de me faire battre toute la nuit par Rain. Mais là, trembler en continue m’épuisais et j’étais pris dans un étau de glace. Si je survivais à cette nuit, j’aurais bien de la chance. J’avais l’impression que j’allais crever. En fin de compte, ce n’était pas plus mal que je n’arrivais pas à m’endormir. J’aurais été capable de ne jamais me réveiller.
J’étais à bout.
« Que quelqu’un me sorte de là… pleurai-je, finissant ma supplique en toussant. »
Je n’avais aucune idée du temps qui pouvait passer. Ca aurait pu faire un quart de nuit, une demi nuit, une nuit entière ou même la journée aurait déjà pu se lever.
Je perdais toute notion temporelle à en devenir folle.
Mais quand cette traînée allait-elle venir me chercher ?!
Je ne voulais pas passer une nuit de plus ici. Je n’allais pas y survivre.
Et pourquoi L’Imbriaque ne faisait rien ?! Ah, pour me mettre dans cette foutue situation, il était présent. Mais pour m’en sortir, y avait plus personne !
Si j’avais pu me blesser, j’étais à peu près certaine de pouvoir l’invoquer. Mais je n’avais aucun moyen de me saigner. Je psamoldiais doucement tout de même, priais, suppliais, tout ce que je pouvais lui demander. Mais rien. Il m’avait laissé tomber. Aussi sage que ce qu’attendait Mishraz de moi, je présume. J’avais l’impression qu’elle m’avait demandé d’être sage à dix reprises. Oh oui, je serai sage. Je ramperai sur le sol s’il le faut pour sortir d’ici. N’importe quoi pourvu que l’on me sorte de là.
Quelque chose frôla soudain ma cuisse et je poussai un hurlement de terreur. J’étais pourtant seule, qu’est-ce qui avait bien pu me toucher ? Dans le noir, mon imagination fiévreuse dérivait.
J’entendis soudain un imperceptible couinement. Un rat. Un putain de rat. Je me mis à rire, j'étais en train de craquer. Je ne savais pas par où il était rentré celui-là, mais j’allais me le faire. Je m’assis sur mes fesses et écrasait du pied un maximum d’endroits d’où était provenu le bruit. Enfin, je finis par entendre un cri de couleur.
Bon, je l’avais crevé. Maintenant, j’allais devoir le récupérer. Aussi tremblante qu’une vieillarde malade, j’allais risquer d’avoir un peu de mal. Mais au moins, ça allait m’occuper.
J’essayais de rabattre le rongeur vers moi avec le pieds. Lorsque j’y parvins, je tentai de le coincer entre mes talons. Le plus facile était fait. Maintenant restait le plus compliqué : soulever ma proie pour la porter jusqu’à ma bouche. Bon courage ma vieille. Il me fallut un long moment avant de réussir à trouver comment le faire glisser le long de ma jambe gauche pour le faire reposer sur mon genou enkylosé. A chaque fois qu’il retombait au sol, je devais tout recommencer. Ca m’occupait, ça m’occupait. Je devais voir le côté positif de la chose où j’allais perdre la raison. La récompense – si je puis dire, drôle de terme lorsqu’il s’agit de se bouffer un rat – finit par arriver au prix d’un interminable effort, je pus enfin planter mes dents dans le rongeur. Il y avait peu de sang et de chair, mais moralement parlant, ça faisait du bien. Je profitai de ce glorieux moment requinquant tant qu’il allait durer. L’euphorie n’allait pas tarder à s’estomper.
Je réalisai brusquement que c’était la première fois que je bouffais de la foutue vermine sciemment. Ou peut-être pas totalement ? J’avais du mal à situer la ligne.
Un peu plus tard,  je sursautai à nouveau paniquée en m’entendant hurler :
« Il va m’emporter, il va m’emporter ! »
Mon cœur tambourinai à tout rompre dans ma poitrine.
Quelle nuit de merde… La pire nuit que j’ai pu passer de toute ma vie. Plus jamais ça seigneur des Ténèbres par tous les enfers de la création, oh non, plus jamais ça…
Ca tanguait autour de moi et mes paupières semblaient peser une tonne sur mon visage bouffi, rougi et congestionné. J’éternuais, toussais, crachais, jurais, pleurais et hurlais de terreur de temps à autre. Puis je sombrai dans une léthargie profonde, rythmée seulement par les tremblements éparses qui me parcouraient.
Quelle nuit de merde...
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Rain Sword

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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeDim 24 Sep - 21:57

Darkness Memory
Rain Sword feat Ancilla

_Comment tu te sens?

Mishraz m'avait ramené dans ma chambre d'invité, m'installant au bord du lit pendant qu'Aly troquait ses vêtements pour quelque chose de plus adéquat pour dormir. J'avais l'impression de sortir tout juste d'un combat de boxe tant j'étais enchylosée. Mon front saignait toujours et j'avais la lèvre inférieure sérieusement fendue. Je me sentais vaseuse et si je fermais les yeux, je risquais de m'évanouir pour de bon.

_Eh, tiens le coup, dit-elle devant mon silence et mes vacillements.

Nous étions éclairées à la lueur de la lanterne sur la commode et aux chandeliers sur les murs, mais ce n'était pas suffisant pour contempler l'étendu des dégâts que j'avais encaissé. En face de moi, la jeune femme pansait mon front d'un chiffon pour stopper la coulée pourpre. Mais j'avais l'arcade en feu aussi et elle m'ordonna de maintenir un autre bout de tissu pour colmater celui-ci. Je devais avoir l'air fine.
J'enrageais toujours de m'être retrouvée le cul à terre à cause d'un seul type.

_Comment tu as trouvé la gamine aussi vite? demanda Mishraz. J'ai galéré à te retrouver dans le noir, moi.

La-dite gosse qui grimpait dans le lit pour s'y rouler en boule, serrant sa miraculeuse peluche qui avait un peu plus de sang sur le pelage.

_Je sais toujours où elle est dès qu'elle ne va pas bien, déclarais-je. Je le sens... Je peux pas l'expliquer.

La blonde resta silencieuse, en proie à ses réflexions. Je ne m'en plaignis pas, elle pouvait être sacrément bavarde parfois, à m'en casser les oreilles. Elle observait la petite forme d'Aly derrière moi. Je n'avais pas vérifié si elle avait été blessée mais elle n'avait plus pleuré au retour, si c'était le cas, ça pouvait attendre demain.

_Tu t'es bien débrouillée pour la protéger.
_Tu parles...
_Tu n'avais pas d'armes, sourit Mishraz. Ça aurait pu être réglé bien plus vite si tu en avais une.
_Tu cherches à me réconforter?
_Appelle ça comme tu veux.

Elle tamponna ma blessure avant de me demander de le tenir à sa place. Maintenant, je devais vraiment avoir l'air stupide. Elle sorti un moment pour chercher une bassine d'eau et une éponge avec laquelle elle nettoya mes plaies consciencieusement avant de les désinfecter à l'acool. J'avais serré les dents sans rechigner, j'étais trop dans les gaz pour me soucier de la douleur. Elle banda mon front et mon arcade. Si ça pouvait l'amuser... j'enlèverai cette merde au lever, pas question que je me balade en mode faiblarde handicapée.

_Je voulais te poser une question, avant qu'on ne soit interrompues par l'incarcération de ta charmante traqueuse.

Je déboutonnais maladroitement ma chemise pendant qu'elle parlait. Je dû lui faire pitié parce qu'elle repoussa mes mains pour le faire à ma place. En toute autre circonstance, je l'aurai envoyé paître. Mais cette nuit, je tenais déjà à peine assise.

_Ta mémoire, je peux te la rendre?
_Hein? C'est une question?
_Bah, ouai.
_Si je dis oui, tu pourrais le faire?
_Sûrement. On est quand même à Jugement Fall. Je pourrais trouver un herboriste... Ou un shaman. Je sais pas la cause de ton amnésie, si c'est à cause de ton accident ou d'un blocage psychologique. On peut essayer plusieurs manière.
_Un blocage psychologique?
_Il y a plein de façon d'être amnésique. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet parce que je suis pas la mieux placée, mais on pourra faire un tour dans la journée pour trouver quelqu'un qui en saura plus.

Je la regardais droit dans les yeux. Ses prunelles reflétaient l'étincelle des flammes dansantes sur les murs, ils étaient si expressifs... Pour quelqu'un de sa trempe, elle devrait plutôt savoir cacher ses pensées... A moins, qu'elle ne voulait rien me cacher? J'en doutais fort. Mais l'intérêt qu'elle me portait était personnel. Elle n'avait pas l'air d'avoir un objectif particulier, comme l'Hôte Blanc ou Ancilla, ou même cet Ange. Elle était...

_Curieuse?

Elle m'offrit un grand sourire ravi.

_Carrément. Tu es unique, Rain. Je me doute que ce n'est pas la première fois qu'on te le dit mais... Oui, je suis curieuse, je marchande des biens et des informations, alors je suis naturellement attirée par le singulier, je fouille là où personne n'a jamais fouillé.
_Tu veux vendre mon passé?
_Peut-être bien.

Au moins, elle avait le mérite d'être honnête. Elle savait que c'était un deal plus intéressant que de me rendre mon âme.

_Ce serait pas trahir l'Ange?
_En quoi? J'aimerais juste lire un vieux livre, en quelque sorte. Ça n'empêchera pas de t'annihiler tes pouvoirs ensuite.
_Et si je m'en servais, justement, une fois que je me souviendrais comment ça marche?
_Tu peux pas tant que t'as pas d'âme, c'est du suicide, tu le sais.
_Oui mais, dès que je l'aurai...

Son regard s'assombrit.

_On ne te rendras pas ton âme, alors. On trouvera un autre moyen pour te rendre innofensive.

Ça résoudait pas mal de problèmes ça. Je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais songé à retrouver ma mémoire. En avais-je seulement eut le temps? Ou l'envie? Et si ma perte de mémoire était volontaire, psychologique, voudrais-je vraiment savoir ce qu'il m'était arrivé? Elle m'avait dit que j'avais souffert toute mon enfance, traité comme un animal, violée, meurtrie, sacrifiée... Mais... Depuis, que s'était-il passé?

_Tu joue avec le feu, avertissais-je à Mishraz.
_Je sais, ce n'est pas pour rien que j'en suis où j'en suis maintenant, ricana-t-elle.

Je ne cherchais pas à prolonger cette réflexion. Je m'en fichais pas mal et elle avait réussit à obtenir mon intérêt plus que jamais. Du moins par rapport à moi-même.
Je m'allongeais avec précaution évitant d'aggraver ma migraine.

_Quoi qu'on fera, ça attendra demain. Je suis claquée.
_Tu as pris de sacrés coups dans la trogne, y'a de quoi secouer. Je reviens en fin de matinée, j'aurai deux trois choses à régler avant qu'on s'y mette.

J'avais cru un instant qu'elle chercherait une excuse pour rester, mais elle quitta la chambre non sans me laisser un sourire vainqueur. Je soupirais de fatigue et retirais mon pantalon avant de m'enfouir sous les couvertures, serrant Aly contre moi. Je me sentais beaucoup mieux maintenant. Il faudrait que je la surveille la prochaine fois, qu'elle ne me fausse pas encore compagnie pour rechercher celle de pourritures masculines.
Je repensais à Ancilla. Contrairement à moi confortablement installée malgré la vieillesse du mobilier, elle se réveillera avec de foutues courbatures. Je n'arrivais pas à la comprendre. Elle était vraiment prête à mourir pour un homme qui se servait d'elle comme d'un vulgaire pion. Il se fichait pas mal qu'elle mourrait, c'était évident, il ne l'aurait pas envoyée seule pour me retrouver sinon. Et malgré ça, elle ne veut pas y croire. Quand bien même elle veut me ramener envers et contre tout, elle s'y prenait comme un manche. Comme mercenaire, il y avait mieux pour accomplir une mission. J'étais tentée de la voir discètement pour lui expliquer que j'avais déjà l'intention de voir son cher homme, mais c'était un risque inutile. Elle était cloîtrée et ne sortirait pas avant demain. Tout ce que j'avais à faire, c'était de m'assurer qu'on ne me mentait pas. Ce qui s'avérerait assez subjectif.
Je fermais les yeux et me laissais bercer par le souffle régulier de la respiration d'Aly... Jusqu'à plonger dans une nuit sans rêves.

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Ancilla
Prêtresse de la Décade
Ancilla


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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeLun 25 Sep - 23:10

Darkness Memory
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Je courrai sous un ciel de pleine lune dégagé, seulement masqué de temps à autre par quelques rameaux de verdure. Il faisait vraiment froid, mais rien ne pouvait me ralentir le moins du monde.
Seul le bruit de ma respiration saccadée faisait écho régulièrement à mes oreilles. J’étais libre, libérée du fardeau au poids incommensurable qui m’avait été attribué et je courrai en toute légèreté : la liberté.
Au loin se profilait une silhouette au fur et à mesure que j’avançai sur le chemin traversant la végétation. Plus je me rapprochai et mieux je pouvais la discerner ;
ses fins cheveux  de neige retombant gracieusement sur ses épaules, couronnant son visage délicat aux traits fiers. Tout allait pour le mieux, tout allait bien, et je me précipitai sur lui pour l’étreindre de tout mon être. Au creux de ses bras, c’était le bonheur, l’apaisement. Ses lèvres déposèrent un baiser sur ma peau. J’étais bien, tout allait toujours bien et j’étais heureuse.  
Le noir.
Je sursautai, irradiant de douleur chacun des muscles de mon dos.
Les ténèbres et la souffrance.
J’ai encore dû m’assoupir quelques secondes et je ressentis un profond mal être lorsque je me rendis compte que ce n’avait été qu’un rêve. Juste un rêve. Un rêve fou, celui de la liberté et du bonheur auquel je n’aurais jamais droit. Un foutu rêve utopiste.
J’étais prise jusqu’au cou. Prise dans une tourmente infernale, c’était bien le cas de le dire.
     
Mes yeux brûlants me brûlaient affreusement et les dépôts de sel n’arrangeaient rien. Je n’avais aucun moyen de les essuyer pour me soulager. Mais ce n’est pas cela qui retint des larmes supplémentaires. J’avais le crâne qui allait exploser et le nez totalement bouché. Il coulait de temps à autre jusqu’à mes lèvres et je passai régulièrement ma langue dessus pour les nettoyer. Ma vessie allait exploser et par dessus le tout j’avais les poumons et la gorge en feu. J’avais dû chopper une adorable bactérie dans ce foutoir dégueulasse. Pas difficile par une température pareille. Le meilleur des systèmes immunitaires n’y échapperait pas.
j’essayai de fredonner un air difficilement. J’arrivais à peine à remuer les lèvres. Elles étaient gercées, sèches et craquelées.
Je tremblais toujours, claquant des dents et émettant des nuages de vapeur à chaque expiration.
J’allais crever de froid si on ne me sortait pas d’ici très vite.

Un éclair déchira soudainement mes yeux et je tournai la tête dans un long gémissement.
Il me fallut plusieurs seconde avant de comprendre que la porte venait enfin de s’ouvrir et que la lumière du jour venait donc d’inonder la pièce. J’avais l’esprit complètement engourdi à un point que la crainte mit un certain temps à venir.
Je pensais avoir à nouveau affaire à Mishraz, mais il se trouva que je vis une tout autre femme lorsque je pus réussir à y voir quelque chose.
Sa robe était d’un blanc immaculé liseré d’or et de longs cheveux noirs bouclés retombaient en cascade sur ses épaules. Sa peau était pâle, presque aussi pâle que la mienne à la différence près qu’elle n’avait rien de blafard ni de malade. Elle était même au contraire lumineuse et éclatante, irradiant une légère lumière entremêlée de blanc jaune et doré. Une aura pure.
Je n’aurais su dire pourquoi elle m’inspira une terreur sans nom et je poussai un cri en me plaquant contre le mur. J’avais l’impression que je ne pouvais jamais tomber sur pire, et pourtant, je tombais toujours sur quelqu’un de pire.
« Doux Jésus... » lança-t-elle atterrée.
Une expression que je ne n’avais encore jamais entendue, mais qui m’évoquait vaguement quelque chose. Une divinité ?
Je ressentais toujours une sorte de menace inexplicable, mais la crainte s’estompait peu à peu.
S’établit un silence gênant où quelque chose qui m’echappait totalement semblait se produire lors de ce qui ne semblait pourtant n’être qu’un simple face à face. Puis elle s’approcha de moi et brisa le silence :
« Ma pauvre enfant... »
Je n’aurais jamais cru pouvoir ressentir un tel malaise en face d’un être qui avait l’air aussi doux.
Tellement doux que ça en devenait désagréable. Très désagréable, surtout maintenant qu’elle était si proche de moi.
« Je suis Docélia. Tu ne peux pas rester ainsi, poursuivit-elle. Comment en es-tu arrivée là ? »
La fameuse Docélia...
Je ressentais une profonde tristesse à présent et je la regardai larmoyante. Elle n’allait pas s’y mettre elle aussi…
La compassion qui émanait d’elle était à la fois exaspérante et blessante et j’avais à la fois envie de la fuir comme la peste et de lui demander de l’aide. Ce n’était pas la première fois que je ressentais une telle contradiction, et ça n’allait sûrement pas être la dernière.
« Nous pouvons t’aider à t’en sortir, mais il faut que tu le veuilles, tu comprends ? Tu ne pourras pas tenir éternellement comme cela. Quel âge-as tu ?
- 26 ans, articulai-je.
- 26 ans. Tu es tellement jeune... Combien de temps cela fait que tu portes ce mal en toi ? »
Je fixai le sol silencieuse, mais ladite Docélia avait toute la patience requise et attendait une réponse. Et moi, je voulais juste sortir d’ici au plus vite.
« A peu près deux lunaisons... 
- Pourquoi ? »
Les mots d’El’Sha me revenaient encore en tête pour danser un gigue infernalement douloureuse.
« Quoi ?!  Mais pourquoi tu as fait ça ?! Pourquoi ?! »
Je ne savais pas que lui répondre. Je crois que je ne savais plus vraiment pourquoi j’avais accepté cette folie.
« Parce qu’il le fallait », éludai-je.
Je me souvenais encore de Chael m’expliquant le pourquoi du comment il était nécessaire que je fasse la cérémonie de l’Appel. Que j’appelle L’Imbriaque en moi. Et moi… qui ne comprenait pas exactement toute l’importance qu’il trouvait là-dedans et qui essayait frileusement de refuser. De lui exprimer mes peurs. Mais il avait insisté sur un long moment et m’avait rassuré. Il avait dit qu’il était fier de moi. Que grâce à moi, le monde connaîtrait un renouveau. Il avait dit...
« Tout se passera bien. Tu es forte et tu es la plus à même d’assumer ce rôle. Je suis fier de t’avoir pour fille et il faut redonner une chance à ce monde. Je ne connais pas de meilleure personne que toi pour cela. »
Et j’avais accepté.
Parce que je voulais qu’il soit fier de moi. Parce que je voulais lui faire plaisir et faire de ce chaos un monde meilleur. Et je lui faisais entièrement confiance.
« Pour faire de ce monde un monde meilleur... » précisai-je comme ma précédente réponse ne l’avait bien entendu pas satisfaite.
« Si je résume bien, tu as tout juste 26 ans, tu portes une chose en toi qui te détruit à petit feu et va finir par te tuer alors que tu n’es encore qu’une enfant et c’est ce qui va contribuer à un monde meilleur. »
Je devais avouer que présenté ainsi, c’était d’un ridicule terrible et bien inquiétant en ce qui me concernait.
« Ce qui va contribuer à un monde meilleur, c’est ce que vous souhaitez désespérément supprimer avec mon aide. 
- Je vois, me répondit-elle. Mais dis moi juste quelque chose… Ce n’est pas que je doute de ta sincérité, bien au contraire. Mais… depuis quand un culte qui vénère des créatures démoniaques et le mal qui va avec cherche à faire quelque chose de bien pour ce monde ? »
Je ressentis une boule dans mon ventre. Et mon regard retomba à mes pieds. Le rat de cette nuit était toujours là, à moitié dévoré. Comme à chaque fois je laissai la carcasse, mais il ne devait pas resté grand-chose d’autre à part la fourrure et les pattes.
Cela faisait une quatrième personne qui essayait de me faire entendre raison. Mais de toutes, c’était la seule qui venait de me donner un argument frappant auquel je ne trouvai absolument rien à répondre à mon plus grand désarroi.
« Je ne prendrai partie pour personne dans cette histoire, m’expliqua-t-elle. Je suis contre vos deux camps contre lesquels je lutte au quotidien et je ne suis là présentement que pour m’assurer que la balance ne bascule pas du mauvais côté. Mais il me semble que tu serais mieux ailleurs qu’ici pour réfléchir à tout ça et raisonner correctement. Alors je vais te détacher et tu pourras te reposer tranquillement dans une chambre, d’accord ? »
J’acquiesçai de la tête. J’aurais fait n’importe quoi pour sortir d’ici.
Elle s’approcha avec précaution, semblant rechigner à avoir le moindre contact physique avec moi.
Comme si j’avais la peste. Comme si j’étais un monstre. Ou peut-être tout simplement parce que j’étais excessivement sale et que je venais de bouffer un rat. Mais pour le tout dernier point, on peut revenir au point numéro deux. Quoi qu’au premier aussi, étant donné que c’était lié.
J’entendis le cliquetis du mécanisme qui s’ouvre et je relevai les bras. La douleur qui  les zébra fut si intense que j’abandonnai l’idée de stimuler mes bras. Je me penchai sur le côté et me laissai tomber par terre. Ma tête tournait et j’aurais pu m’endormir en quelques secondes si Docélia ne m’avait pas demandé de me lever.
J’essayai de me relever, mais la douleur qui me parcourait était insoutenable.
« Je ne vais pas y arriver... 
- Debout, se fâcha-t-elle en croisant les bras. Tu résistes à un puissant démon jour après jour depuis deux lunes et tu ne serais pas capable de te seulement te lever après une nuit d’enfermement ? Dépêche-toi, nous avons assez perdu de temps et ma patience a des limites. »
Je fis un réel effort pour me relever. J’imagine qu’elle avait hâte d’en finir avec toute cette histoire et moi aussi d’une certaine façon.
Je la suivis dans les escaliers et descendis péniblement deux étages tremblotante et titubante. Là, elle ouvrit une porte et  m’invita à la suivre dans la pièce et à m’installer.
« J’espère que tu finiras par entendre raison. Je connais assez bien vos deux cultes et si l’Heptade ne représente pas un réel danger je me méfie déjà plus de la Décade. Tu ne voudras peut-être pas le reconnaître, mais Chael est réputé pour recueillir des enfants errants afin de les modeler pour qu’ils soient bien conditionnés dès le plus jeune âge. Il paraît même qu’il n’hésite pas à les enlever… C’est un homme dangereux qui risque à tout moment de compromettre la régularité de l’univers. Il faut vraiment l’en empêcher, tu comprends ? »
Je m’assis sur le lit en repensant à tout ce qu’elle venait de me dire. A tout ce que tout le monde m’avait dit. Il fallait que je cherche à comprendre par mes propres moyens. Que j’ai une sérieuse discussion avec Chael. Si seulement je pouvais en avoir l’occasion…
« Tu es aveuglée par l’affection que tu lui portes. Mais crois-tu qu’il t’aurait infligée cela s’il tenait vraiment à toi ? Lorsque l’on aime quelqu’un on le protège, on ne le force pas à accepter une croix pareille. Pense-y. 
- Mais qu’est-ce que je vais devenir ? me lamentai-je à nouveau. Quoi que je fasse, je suis perdue... D’un côté je serais parmi les miens mais je serais vouer à l’Enfer de l’Imbriaque et de l’autre côté j’en serais libérée mais seule et je n’aurais plus nulle part où aller. »
J’étais au bord des larmes une fois de plus et j’espérais encore de l'aide. Le moindre mouvement me faisait mal, et je n’avais pas encore réalisé totalement que je n’étais plus attachée.
« Il serait plus que temps que tu réfléchisses cinq minutes à présent, me réprimanda-t-elle. Qu’est-ce qu’une vie sur l’éternité ? Tu as le choix entre une éternité de souffrance et mettre en péril l’équilibre des forces ou faire en sorte de le maintenir et de sacrifier cette seule vie en échange. Regarde-toi. Tu n’as rien à faire là-bas. Tu es naïve, mais tu n’es pas mauvaise. Ta place est ailleurs. Nous pouvons te libérer de ce fardeau qui te corrompt et que personne ne devrait avoir à porter. Maintenant tu dois te reposer, Mishraz passera te voir plus tard. Nous comptons sur toi, mais si tu ne nous laisse pas le choix, nous nous débrouillerons autrement. Et là, tu auras absolument tout perdu. »
Non, pas d'aide de sa part non plus. J'étais résolument seule. Seule, contre tous.
Elle repartit et j’entendis la clé dans la serrure.
J’allai me soulager avant de me coucher, toujours frissonnante.
Au dehors, le jour venait tout juste de se lever.
Enfin un peu de repos. J’aurais sûrement les idées plus claires après.
Pour l’instant, je ne voulais plus penser à rien.
Tout oublier,
absolument tout.
TOUT.
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Rain Sword

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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeSam 30 Sep - 0:44

Darkness Memory
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_Debout!

Ce fut la voix rauque de Mishraz qui me sorti des ténèbres pour un brouillard épais. A semi éveillée, ventre contre le moelleux du matelas, je me tortillais en geignant dans les draps, refusant de revenir à la réalité. Le visage contre l'oreiller pour me protéger de la lumière du jour, je soupirais d'aise. Je n'avais plus aussi bien dormis depuis des lustres, et je n'avais pas envie d'écourter ce moment de lassitude bénéfique.

_Allez, on se lève, bande de larves!

Elle me secoua d'une paume sur le dos, que je répondis par un grognement de mécontentement. Elle allait finir par me réveiller pour de bon, mais je pouvais encore espérer de plonger encore un peu.

_Tu devais pas venir en fin de matiné?... marmonnais-je en m'étirant et me tournant de l'autre côté.
_On est en fin de matinée...
_Hmf.

Je sursautai quand elle me héla à nouveau... Apparemment, j'avais fais une micro-sieste en un quart de seconde tant je peinais à ouvrir les yeux.

_Eh bien, j'ai trouvé un de tes points faibles! ricana-t-elle. Si on veux te tuer, mieux vaut s'y prendre à ton réveil!

Essaye toujours... Je me redressais sur le lit en position amazone, les cheveux en pagaille, les muscles enraidis, et baillai bruyament. A côté de moi, Aly ronflait encore, la bouche grande ouverte.

_Il est vraiment midi? demandais-je avec suspicion.

Elle fixa ma poitrine avec un intérêt non dissimulé et souris avec apétit. Elle s'assit au bord du lit, face à moi, pour longer de l'index l'échancrure de ma chemise un peu trop ouverte. Quoiqu'elle eut envie de faire, elle se retenait visiblement.

_Ouai. Hm. J'ai eu le temps de passer voir Docélia. Il semblerait qu'elle ait su convaincre ton amie de se calmer et de lui refiler un coup d'pouce pour la cérémonie qui aura lieu demain soir.

Elle lu ma question dans le regard lorsqu'elle daignait enfin lever les yeux pour étudier ma réaction. Elle ne cessait de caresser du bout des doigts le galbe de ma poitrine, ce qui eu pour effet de me refiler la chair de poule.

_Ce soir y'aura des préparatifs, c'est un peu long ce genre de trucs. Donc on a toute l'après-midi et demain encore pour te trouver quelqu'un de compétent pour ta mémoire. Autant s'y mettre tout de suite.

Elle se désintéressa de moi dès lors qu'Aly se remua sur le lit, se frottant les yeux en baillant.

_Bonjour, petite chose!

Je la laissais se débrouiller avec le manque de conversation congénital d'Aly et me dépatouilla pour retirer les bandages autour de mon crâne avant de sortir du pieu pour trouver un pantalon. Je ne devais pas avoir fière allure mais Mishraz ne fis aucun commentaire sur mes hématomes. J'avais plutôt hâte de retrouver la mémoire mais je restais stoïque face à un éventuel échec. Si j'avais la vie longue, j'avais largement le temps de remédier à ce problème.
J'enfilais le pantalon de la veille et reboutonnais ma chemise pendant que Mish aidait Aly à s'habiller. Celle-ci lui compliquait un peu la tâche à refuser de lâcher son ours en peluche moisi.
_On prendra quelque chose à bouffer au marché, tu me rembourseras en nature.
_Hmhm, fis-je sans vraiment l'écouter.
_Ah, et on passe prendre ta babysitter au passage.

Je mis un certain temps avant de capter ce qu'elle venait de débiter, et fronça. Elle venait de mettre une robe noire à la gosse et je voyais bien qu'elle me narguait par rapport à mon dégoût pour la prêtresse des Décadents. Sans mauvais jeu de mots. Je passais une main dans mes cheveux et soupirais.

_C'est obligé de l'emmener? A tout les coups elle va faire foirer le rituel.

Elle tapota gentiment le crâne de la petite blonde avant de venir vers moi.

_Je la laisserai bien au fond de sa cage mais Docélia à insisté pour que je m'occupe d'elle aussi. Elle l'a emmené dans une cellule plus confortable.
_Tu lui obéis toujours aussi docilement? gloussais-je en croisant les bras.

Ma remarque lui déplu, ne serait-ce que pour le pli entre ses sourcils que je notais avec insolence.

_Ce n'est pas à elle que j'obéis. Je n'ai rien à faire avec un Ange.

Elle ne m'en dit pas plus et se dirigea vers la sortie. Je pouvais sentir la tension émaner d'elle. J'avais touché une corde sensible.

_Bon, tu viens?

Je soufflais un petit rire, j'apréciais particulièrement pointer là où ça ne plaisait pas, ça me donnait une certaine ascendance. Enfin, elle savait que ce principe ne s'élargissait pas jusqu'au sexe, c'était déjà ça.
Je saisi la main d'Aly pour l'entraîner avec moi et doubler ma gardienne dans le couloir. Elle finit par se détendre une fois qu'elle acheta deux gros morceaux de viande de chevreuil séché et des jus de fruits pour tout le monde, y compris la prochaine camarade du groupe.
J'avais pris goût à son absence. J'apréhendais sa venue d'une part parce que je n'avais toujours pas résolu le mystère de mon incapacité à la tuer, d'autre part parce qu'elle me allait probablement bien m'emmerder comme elle l'avait fait depuis le début. Néanmoins, j'admettais que sa présence était nécessaire.
Je terminais mon petit déjeuner tardif pendant que nous retournâmes dans le bâtiment-prison. Je traînais pas mal des pieds et Mish l'avait remarqué. Elle tenta de m'amadouer en me rappelant que plus vite ce serait fait, plus vite je pourrais rentrer. Mais, définitivement, non, je préférais retarder le moment de ruiner ma journée et l'écourter une fois fait.

Et pourtant, je ne pouvais plus me dérober une fois devant le bâtiment. Mishraz était monté la chercher pendant que j'attendais dehors. Il faisait relativement frais mais cette température me revigorait et aténuait les douleurs que je tentais d'ignorer. Cela dit, je sentais la bosse à l'arrière de mon crâne et j'avais sûrement un bon gros bleu à l'arcade et à la tempe. Parfait pour compléter la panoplie de mes cicatrices.
Aly terminait son repas et je décidais de faire quelques mouvements d'étirement pour me dégourdir les muscles. J'avais besoin de faire du sport pour échauffer tout ça, je m'étais trop laissée aller ces dernières semaines. Mais cette journée ne prêtais pas spécialement à gambader, j'allais devoir attendre d'être seule.
Mishraz revint au bout d'une dizaine de minutes accompagnée de la Détraquée. Elle ferait pleurer une nonne tant elle faisait pitié à voir. A croire qu'elle avait passé les derniers mois dans une grotte à manger des chauves-souris.
Je ne pouvais pas m'empêcher de me dire qu'elle allait tout faire merder. J'hésitais à recruter un assassin dans la rue pour la supprimer, mais il faudrait déjà que je trouve un bon mensonge pour le convaincre. Le soucis que j'avais avec cette fille, c'est que je la savais incapable de faire une chose contraire à son but justement pour s'en rapprocher de manière détournée. En somme, à rester calme et attendre le bon moment, comme je fais toujours. J'étais persuadée qu'elle tenterait des conneries avant la fin de la journée. Je me rassurais en me disant que Mishraz était là pour nous surveiller et qu'elle ne pourrait rien faire en sa présence.

_Bon, allez les filles, s'amusa Mish. En avant pour le tourisme! Je vais vous servir de guide pour la journée!

Je ne doutais pas de ses dires...
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Ancilla
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Oct - 22:42

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Tout vibrait autour de moi et des formes effrayantes n’avaient de cesse de tournoyer tout autour.
Elles se resserèrent sur mon être jusqu’à effleurer ma peau. Je sentais leur chaleur, la morsure brûlante de leur contact. La paralysie maintenait l’intégralité de mon corps et je restais passive à observer ce phénomène plus ou moins habituel.
J’entendis du bruit. Les dites formes se dissipèrent puis une voix féminine me parla.
Il me fallut un moment avant d’arriver à ouvrir les yeux pour remarquer que c’était Mishraz et, lorsque ce fut fait, je fis un bond de surprise et basculai dans le vide. De toute évidence, je m'étais endormie assez près du bord du lit.
Une toux sèche me déchira les poumons et je me relevai lentement. J’étais complètement endormie et j’étais dans l’incapacité totale d’émerger convenablement du sommeil. J’ignorais quel moment de la journée il pouvait être, mais j’avais comme l’impression de n’avoir pas beaucoup dormi.
Je suivis Mishraz à l’extérieur du bâtiment, avançant avec la lenteur d’un bambin à qui on imposerait une marche à l'allure rapide. Dans la rue, mon premier réflexe fut d’estimer le soleil ; il approchait du zenith, et si j’avais été menée dans la chambre à peine le soleil levé, j’avais peut-être dormi 4 ou 5h tout au plus et je peinai sérieusement pour mettre un pied devant l’autre. Je me sentais aussi raide qu’un piquet et j’avais mal à chaque mouvement. Mes yeux se fermaient seuls, aussi lourds que du plomb. Rien n’était réel, rien n’avait le moindre sens. Je regrettai d’avoir manqué de temps dans cette chambre, si j’avais pu réfléchir, j’aurais peut-être pu avoir une idée pour me tirer de ce mauvais pas. Je n’avais pas oser tirer mon couteau de ma botte de peur de me faire surprendre, et je pense que ce fut mieux ainsi étant donné la tournure des événements. Je m’étais écroulée de sommeil à peine allongée sur ce lit miteux, poussiéreux, et puant toutes exhalaisons possible. Je n’avais même pas osé retirer mes chaussures. Maintenant j’étais à peu près "libre", et personne n’avais remarqué cette arme ni même le taser caché dans ma jupe. J’aurais pu attendre l’opportunité de m’en servir, mais à quoi bon ? Je tenais à peine debout. Je n’aurais pu aller bien loin dans mon état, et puis je ne savais plus trop où j’en étais. J’étais vulnérable, abandonnée à moi même, à mon sort, et rien ni personne ne pouvais plus rien faire pour me tirer de là. Je ressassais encore et toujours les mêmes pensées jusqu'à en perdre la raison.
Rain nous attendait devant le bâtiment, finissant de manger quelque chose à côté d'Alasan.
« Bon, allez les filles, en avant pour le tourisme ! Je vais vous servir de guide pour la journée! » lança l’affreuse tortionnaire.
C’était une blague. J’avais vraiment l’air de pouvoir me balader toute la journée ?! J’étais au bord du malaise. J’étais dans un état de faiblesse pas possible. Je ne pouvais rien avaler et on ne m’avait même pas laisser me reposer sérieusement. J’avais juste envie de me jeter par terre.
Je regardai Rain – du mieux que je pouvais avec un regard complètement voilé par l’épuisement – espérant probablement qu’elle réalise la chose et qu’elle fasse une remarque à Mishraz. Dans quel état je devais être pour attendre de l'aide de sa part, c'était la question que j'étais en train de me poser à ce moment-là.
Puis soudain je remarquai les blessures sur son visage. Qu’avait-il bien pu lui arriver ? Je n’avais pas eu le temps de lui poser la question que Mishraz me proposa à manger. La vue de la nourriture m’écoeura à un point que je failli bien vomir sur place. Je tournai la tête en prenant la plus grande inspiration possible. Je sentais déjà mon estomac hurler et se tordre.
« Non merci » réussi-je à articuler difficilement.
Il allait pourtant bien falloir que je mange rapidement quelque chose. Mais quoi ? Je n’allais quand même pas demander à cette femme de m’amener de la vermine.
Je ne pouvais pourtant rien manger d’autre. Quel enfer…
Je suivis les deux femmes en faisant mon maximum pour éviter de laisser paraître ma faiblesse, mais je devais bien ressembler à un zombie qui n’allait pas tarder à s’écrouler. J’avais tellement envie de m’enfuir à toute jambes. Mais si je faisais ça je n’irais pas bien loin, c’était évident. Je devais accepter l’échec, j’avais perdue la guerre. Je repensais à tout ce que l’on m’avait bassiné depuis la veille. Que j’étais manipulée par Chael, que j’allais mourir, etc.
Je ne savais plus que penser de tout ça et j’en avais gros sur la patate. J'avais besoin de sa présence, d'être rassurée. Si seulement je pouvais le retrouver, j'étais certaine que tous ces doutes allaient s'envoler comme ils étaient apparus.
Docélia avait peut-être raison, peut-être devais-je penser à un avenir au-delà de cette simple vie. Mais pouvait-on vraiment me défaire de l’Imbriaque ? Je sentais son influence de plus en plus présente en moi.
Je suivais sans parler, perdue dans mes pensées et mes craintes. Qu’était-il arrivé à Rain ?! Qui l’avait frappée de la sorte ?
Ce n’était quand même pas Mishraz qui lui avait fait ça ? Et si mes hommes n’étaient pas partis ? Quelles autres possibilités ??
ma tête allait exploser tellement qu’elle me faisait mal et je regardais de tous côtés pour voir si je pouvais les apercevoir quelque part.
Je suivais au ralenti, puisant dans mes dernières forces. J’étais à deux doigts de m'écrouler.
Je n’osais pas demander ce qu’il s’était passé alors je demandai à la place à Rain lorsque j’en eu l’occasion :
« C’est vraiment ce que tu veux, tu es sûre ? Je le ferai si c’est ce que tu veux vraiment, mais j'espère que tu sais ce que tu fais. Je veux en finir avec tout ça. Quoi qu'il doit se passer que ça se passe vite, parce que je suis à bout. Je ne vais plus tenir très longtemps... »
J’avais l’impression d’être ivre et que plus rien n’avait d’importance. Qui sait, j’avais peut-être encore une minuscule chance de m’en sortir, de retrouver une vie normale. De pouvoir manger. De pouvoir vivre sans la moindre contrainte. Et de pouvoir surpasser de devoir m’adapter à une nouvelle vie loin de la Décade, une nouvelle vie je ne savais où. Une vie, une SEULE vie.
Peut-être un futur plus clément ?
Le manque de vitalité m’abrutissait et m’empêchait de raisonner clairement. J’avais perdu et j’eus une pensée pour les miens. Pour Chael, pour El’Sha… Ils allaient être tellement déçus. Pourvu qu’ils aillent bien, eux. Au moins eux. Pourvu qu’ils comprennent.
Pourvu qu’ils ne m’en veuillent pas d’avoir failli.
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Oct - 23:21

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Nous nous fondions dans la foule bondée d'étrangers qui vaquaient à leur occupations futiles comme un troupeau de moutons dépressifs et totalement anarchiques. Il n'y avait pas de sens logique dans leurs mouvements, cela ressemblait à une fourmilière qui se marchait littéralement dessus. Je ne pouvais pas faire un pas sans être bousculée, et impossible de deviner la direction d'une personne tant elle changeait sans raison. La seule manière de ne pas se perdre était de fixer avec une concentration sans failles la meneuse, Mishraz, et de ne pas lâcher de la main la petiote. Je me foutais pas mal de savoir si le cadavre ambulant – enfin, la prêtresse de la Décade – nous suivais vraiment. Malheureusement, je m'en rendis compte lorsque nous arrivions dans un coin plutôt tranquil dans une impasse.
Désespérée, totalement déconnectée du chemin que nous avions parcourru, elle baragouina quelque chose que je ne compris pas à l'instant.

_Ce que je veux? De quoi tu parles?

Je secouais la tête en m'écartant. Je n'attendais pas de réponse de sa part.

_Je sais ce que je veux, et j'ai pas besoin de toi pour ça. Ce sont les autres qu'en ont besoin. Et encore... Calme-toi un peu.

Je m'en retournais pour retrouver Mish, non sans ajouter:

_Tu me fais un seul coup en traître, et tu pourras toujours mourir pour que je t'accompagne où que ce soit.
Pas que je ne lui faisais pas confiance, bien que c'était le cas, mais elle devait vraiment se ressaisir. Je n'avais pas envie de jouer les psychologues et, contrairement à elle, je savais tenir ma langue et mentir s'il le fallait, alors qu'elle ne demandait qu'à ce que je lui réponde quelque chose du genre "Allons-y, fuyons! Rentrons donc chez toi!". Je ne comprenais même pas pourquoi elle insistait encore là dessus. En plus je ne voyais pas pas vraiment de quoi elle parlait. Je comptais surtout retrouver ma mémoire, là. Je ne savais pas si Mish lui en avait parlé, mais c'était le but de cette journée.
La mercenaire en question nous attendais au bout de l'impasse, un léger sourire sur les lèvres. Je pouvais sentir son amusement à plein nez. Elle devait être ravie d'assister à un évènement majeur de l'histoire de l'humanité. Oui, je n'étais sûrement pas assez modeste pour ne pas pointer du doigt mon rôle prophétique dans toute cette histoire. Si elle était au courant de ces fables, elle devait avoir trouvé un véritable intérêt dans sa vie. Le fait qu'elle s'occupe personnellement de notre tourisme le prouvait bien.
J'allais demander ce que nous foutions dans un cul-de-sac quand je remarquais la porte décrépie face à elle. Elle l'ouvrit et nous précéda dans le couloir insalubre qui sentait fortement le renfermé. Des détritus traînaient sur le carrelage bleu foncé et noir, sans compter les innombrables bouteilles. J'allais m'étonner du silence de Mish depuis le début du trajet, elle qui était une vraie pipelette habituellement, lorsqu'elle reprit son naturel.

_J'vous emmène voir une vieille connaissance. Elle a sauvé pas mal de mes gars, c'est une herboriste réputée, mais qui n'aime pas beaucoup se faire remarquer. J'vous conseille de pas lui poser de questions indiscrète, elle n'aime pas du tout ça.

Mishraz nous conduisit aux escaliers en spirale, jusqu'au troisième et dernier étage. J'avais dû forcer Alasan à grimper, qui commençait à perdre l'intérêt de cette ascension. Quelques pans de murs avait été réduit en miette et je soupçonnais les marches de vouloir les suivrent, mais tout tenait encore bon, du moins pour notre passage.
Je la suivis jusqu'au fond du couloir. La dernière porte était rouge et la peinture écaillée semblait manger le bois.
Mish tapa des phalanges une sorte de code. Deux coups brefs, deux autres coups, puis un, et encore un dernier.
La porte s'ouvrit en grinçant.
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Oct - 0:58

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« Ce que je veux? De quoi tu parles? m’avait-elle demandé agacée, comme si le simple fait que je ne lui adresse la parole avait le don de l’énerver. Je sais ce que je veux, ajouta-t-elle, et j'ai pas besoin de toi pour ça. Ce sont les autres qu'en ont besoin. Et encore... Calme-toi un peu. »
J’avais la réflexion trop lente pour arriver à comprendre. Je n’avais pas été très claire, d’accord, mais c’était pourtant compréhensible, à l’inverse de sa réponse qui ne fit que de me confondre encore d’avantage.
« Tu me fais un seul coup en traître, et tu pourras toujours mourir pour que je t'accompagne où que ce soit. » termina-t-elle en se rapprochant de Mishraz.
J’avais l’impression que le dialogue tournait en rond.  On avait déjà dû dire des choses similaires pas plus tard que la veille, ou bien j’étais victime de déjà vu hallucinatoire dû à la fatigue.
Personne ne faisait attention à moi au point qu’il me sembla que j’aurais pu arrêter de les suivre sans que personne ne le remarque. Si j’avais voulu fuir, j’aurais pu le faire sans trop de problème, à condition de retrouver tout de même rapidement et discrètement la sortie. Mais non, je devais suivre. Il fallait que je sache ce qui se préparait et que je surveille ce qui se passait autour de Rain.
A chaque fois que j’essayais de lui parler, elle n’avait de cesse de me rabrouer et de couper court tout sujet. J’avais bien essayé de lui dire ce que je pensais au sujet de son âme, mais elle n’avait visiblement pas l’intention de m’écouter.
La masse des gens était étouffante et j’avais de la misère à m’en dépêtrer. A plusieurs reprise je dus forcer le passage, et à plusieurs reprise je manquai tomber par terre à force de bousculades. Mais je continuai de suivre, faisant de mon mieux pour ne pas perdre de vue Rain.
J’étais épuisée et plus rien n’avait d’importance. Qu’on en finisse vite, Par toute la vermine grouillante  et rampante de la création ! Je n’avais plus la moindre motivation à quoi que ce soit, mais je devais continuer de garder un œil sur Rain, il le fallait. C’était la dernière tâche que je me devais d’accomplir. Après… pour la suite, plus rien n’avait d’importance. J’étais découragée, démotivée et abattue. Et surtout très faible.
Je n’avais pas aperçu El’sha ni les autres parmi la foule, mais peut-être étaient-ils quelque part ailleurs dans cette immondice qui sert de cité à tous ces gens répugnants.
Nous arrivions dans une impasse et Mishraz annonça :
« J'vous emmène voir une vieille connaissance. Elle a sauvé pas mal de mes gars, c'est une herboriste réputée, mais qui n'aime pas beaucoup se faire remarquer. J'vous conseille de pas lui poser de questions indiscrète, elle n'aime pas du tout ça. »
La seule question que j’aurais bien aimé poser était de savoir s’il y avait un lit confortable et propre dans lequel j’aurais pu finir ma nuit. Mais non, je n’allais pas demander ça. Je savais me tenir un minimum quand même. Enfin je crois, je n’en étais plus très sûre.
Elle nous entraîna dans un bâtiment à l’allure défraîchie où il nous fallut monter un escalier en piteux état où les marches menaçaient toute de s’écrouler à chaque instant. J’en avais le mal de mer à chaque fois que je reposai le pieds et je craignais à tout moment de finir dans le vide. L’escalier semblait tanguer et je me cramponnai à la rambarde comme un rat s’accrocherait à un tuyaux dans les égouts afin de sortir hors de l’eau.
S’ajoutait à tout cela une appréhension monstre ; la dernière fois que j’avais pénétré dans un immeuble et gravit des escaliers, c’était la veille, et j’avais passé la nuit enfermée dans une putain de foutrerie dans le noir total. Si ça devait se reproduire, j’aurais encore préféré me jeter du haut de ces nouveaux trois étages – à croire qu’ici, tout marche par 3 – et en finir une bonne fois pour toute.
Mishraz alla taper à une porte au bout du couloir avec un code précis – J’ignorais bien pourquoi, mais ce n’était pas pour me rassurer -  
La porte s’ouvrit  rapidement dans un grincement plaintif et moi, en retrait, je tentais d’analyser aussi rapidement que possible la situation. Que faisions nous là ? Avait-elle besoin d’herbes pour la cérémonie ? Je me sentais mal à l’aise.
Je me demandais ce qu’il allait bien pouvoir se passer là, et si j’en ressortirai indemne.
Mishraz et Rain rentrèrent, mais moi, je restai plantée là, indécise, jusqu’à stupidement attirer l’attention sur moi. Ne sachant même pas pourquoi je rechignais à rentrer ni ce qui pouvait bien vraiment m’effrayer de la sorte. L’épuisement sans doute. Je me sentais vide. Je n’avais plus les idées très claires.
Depuis la veille, plus rien ne m’animait. Seulement l’angoisse.
Et je finis par rentrer à mon tour, tête baissée, aussi sombre qu’un condamné qu’on allait exécuter.
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] - Page 2 Icon_minitimeDim 8 Oct - 2:15

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La porte s'ouvrit sur un grand salon reconverti. Des étagères et des armoires – dont toutes les portes n'avaient pas survécut – recouvraient tout les murs. Des livres, des amulettes, des bouteilles, des sachets débordant d'herbe ou de pierre, toute sortes de choses reposaient sur absolument toutes les surfaces de cette pièce. Un peu comme la chambre de la Détraquée sur le navire, mais en plus imposant et moins glauque. Des plantations traînaient dans des pots, je n'avais jamais vu la plupart de ces fleurs.
La femme qui nous accueillis était assez âgée, au moins la quarantaine. Les cheveux courts et roux, coiffés en arrière, quelques mèches folles lui barrait le front. Elle aurait pu être jolie si sa peau n'était pas recouverte de marques de brûlure ou autre cicatrices qui la déformait. Quoiqu'elle avait ou avait eut, j'espérais que ce n'était pas contagieux et restait à bonne distance, maintenant Aly près de moi. Ce n'était pas le moment de vagabonder pour elle et je pariais que si je la lâchais, elle irait s'amuser avec tout ces bidules.

_Eh bien? Tu entres ou tu préfères rester devant la porte comme un bon toutout?

Je me retournais sur les reproches de Mishraz pour comprendre qu'elle s'adressait à Ancilla, qui n'avait pas encore franchit le seuil. Celle-ci finit par poser le pied à l'interieur, toujours autant amorphe. Je me demandais si Mish s'en ficherait si elle décidait de se casser. Elle n'était pas vraiment sous haute surveillance. Bah, de toute façon, elle ne pouvait rien faire de vraiment dramatique.
Mish referma et verrouilla la porte derrière la prêtresse avec les nombreux loquets. Des planches en bois reposaient au sol, probablement pour la renforcer. Mais elle ne s'en servit pas. Cette femme devait être sacrément parano mais avait au moins le mérite de protéger ses biens avec sérieux. Pas comme certaines. Quoique de toute manière, je n'avais besoin de rien.

La mercenaire salua grandement l'hôtesse et nous présenta. Cette dernière retournait derrière la grande table ronde au milieu de la salle pour massérer un mélange de plantes dans un bol en fonte. Notre présence ne stopperait sûrement pas ses occupations. Elle nous jeta quelques coups d'oeils inquisiteurs mais ne s'intéressait visiblement pas vraiment à notre intrusion.

_J'aimerai que tu aides ma douce amie ici à retrouver la mémoire. Elle a eut un accident il y a quelques temps et ne se souvient plus de rien avant cet évènement. J'imagine que rien n'est trop dur pour toi, Nona?

Celle-ci se mit à rire.

_Tu me crois vraiment capable de tout, hein?

Elle avait une voix rauque mais agréable à entendre, comme une bonne femme bienveillante. Ça contrastait fortement avec sa sale gueule.

_Ce n'est pas l'cas? Jamais personne n'est mort en passant sous tes soins, ma Nona!
_Mah, mah, arrête les flatteries, tu sais bien que ça me donne la gerbe.

Elle reposa le pillon de pierre et s'essuya les mains dans un chiffon, pour me donner enfin toute son attention.

_Rain, c'est ça? Approche, je vais pas te manger.

J'arquais un sourcil avant de m'exécuter, un peu réticente à l'idée qu'elle me touche. Mais Mish l'avait bien approchée sans hésitation, donc j'imaginais qu'il n'y avait rien à craindre niveau maladie.
Elle scruta mes yeux avec attention, une loupe à la main qu'elle venait de récupérer dans son fouillis, approchant son visage si près que j'eu un mouvement de recul réflexe.

_Quoi? grognais-je, irritée qu'elle viole ma sphère de confort sociale.
_Hm, tu ne te drogues pas, ça va me faciliter la tâche.

Je jetais un regard incompréhensif à Mishraz, qui se contenta de sourire en riant silencieusement.

_Laisse-toi faire, beauté, Nona est la meilleure en son domaine, assura-t-elle avant de reporter son attention à la Détraquée.

Je soupirais. Je n'avais pas vraiment le choix de toute manière.

_Comment allez-vous faire? demandais-je à l'herboriste qui avait reposé sa loupe pour fouiller dans un petit coffre sous la table.
_Même si je t'expliquais, tu ne comprendrais pas. Mais pour faire simple, dis-toi que toutes les plantes en ce bas monde sont capables de faire réagir un être vivant. Il suffit d'avoir les bonnes plantes pour avoir la bonne réaction.

Elle posa sur la table une petite fiole contenant un liquide vert translucide, puis se dirigea à une étagère.

_Pour ton cas, on cherche à stimuler ton cerveau. Des plantes hallucinogènes seront nécessaires. Tu as de la chance, je ne manque quasiment de rien ici.

Elle cueilla une fleur bleue qui poussait parmis d'autres dans un petit pot et la déposa sur la table. Puis elle ramena un verre à moitié rempli d'eau et un sachet rempli de poudre blanche.
Elle versa la moitié de la fiole dans le verre, et y ajouta quelques pincées de poudre avant de remuer à l'aide d'une petite cuillère en bois qui j'espérais étais propre. Pour finir, elle rompit la fleur bleue au niveau du bulbe, en prenant garde de ne pas se planter une épine dans le doigt. Elle pressa ensuite la fleur, et la sève s'écoula dans le mélange, s'y dissipant instantanément.
Finalement, elle me tendis le verre.

_Qu'est-ce qu'il y a? Tu t'attendais à un rituel long et chiant? A devoir tourner trois fois sur toi même, sacrifier une vierge et hurler à la lune?

Je ne pu que sourire moqueusement sur la référence.

_Ça aurait été plus fun. Mais je vais me contenter de ce poison.

Je saisis le verre et le renifla. Il sentait plutôt bon la fleur, avec une odeur plus particulière...

_On dirait du vin.
_Réjouis-toi, j'ai déjà fais pire comme concoction. Libre à toi de le boire ou non.
_Qu'est-ce que ça va me faire?
_Travailler un peu tes méninges. Tu devrais survivre avec un bon mal de crâne, sans plus. Les effets durent presque dix heures donc... Je te conseille de te poser sur le canapé.

Dix heures?!

_Je vais triper pendant si longtemps?
_Haha! Non, pas tant, mais ça va être difficile de t'en remettre, tu devrais même n'être pas très en forme pour les deux prochains jours, mais, disons que c'est le prix à payer? A ce propos, tu règles comment?
_Euh...

Je n'avais pas du tout prévu un quelconque monneyage. Mishraz m'interrompis.

_Comme d'habitude, Nona.
_Soit! Mais ne squattez pas trop longtemps ici. J'aimerai autant qu'elle soit la seule à rester.
_Pas de problème, Nona.

Être dans les vapes aussi longtemps ne me plaisait pas du tout. Mais la chambre était bien sécurisée et si je ne faisais pas confiance en la Détraquée, je savais que Mishraz devais me garder en vie et ici jusqu'à ce que l'ange accomplisse le rituel. Statistiquement parlant, tout devrais bien se passer.

_Bon eh bien...

Je pris place sur le canapé dans la pièce annexe qui servait plus ou moins de cuisine, et englouti le verre d'une traite.

_Passé, bonjour...
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