Les Cultes du Chaos
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Un monde dévasté à rebâtir. Ce monde est vôtre ! Explorez-le, bâtissez des villes, prenez le pouvoir, devenez puissant ! Renversez le mal ou embrassez-le.
 
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 Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]

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Rain Sword

Rain Sword


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MessageSujet: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeVen 8 Sep - 20:39

Darkness Memory
Rain Sword feat Ancilla

Mishraz Huang n'avait pas mentit et à peine avions-nous reprit la route qu'elle haussa la voix pour se faire entendre.

_Je t'emmène près de la capitale de l'Heptade, dans la région du Seven Hell. Chouette nom, hein?

Je ne répondis pas, mais elle ne s'en offusqua pas, continuant son discours.

_Notre campement c'est le Saut du Jugement. Une manière un peu bancale de dire qu'y aller, c'est se faire juger. La plupart des gens y viennent quand il veulent rejoindre le culte. La majorité crève, m'enfin, ce n'est pas mon problème.

J'avais envie de lui dire que j'en avais rien à foutre de l'histoire de son patelin, mais je devais avouer que ma curiosité pointait le bout de son nez. Être si longtemps dans l'ignorance me rendait avide de savoir. Et elle avait l'air prompt à parler sans se faire menacer.

_C'est là-bas que je t'emmène. T'auras peut-être même la chance de voir Seven Hell.

Elle fit une pause, jetant de temps en temps un regard en arrière avant de croiser le regard de son compagnon. Ils étaient attentifs, même s'ils n'en avaient pas l'air.

_Tu es la Krishna, ma jolie. L'élue, la kathar, l'enfant des démons, certains te donnent même des sobriquets encore plus mignons. Mais chacun te voit à sa manière, qui n'est pas forcément vraie. Quoiqu'il en soit, tu es vraiment unique chez les cultistes. Contrairement à un humain lambda, qui se fait posséder par un démon particulier, tu es capable d'être le vaisseau de plusieurs démons. Un par un, ou à la fois, je ne sais pas trop. Mais le fait est là, tu as une capacité unique et très convoitée. Chez nous, à l'Heptade, on ne recherche pas ce genre de pouvoir. Nous sommes certes spécialisés dans la possession, mais relatifs au démons des péchés capitaux. L'orgueuil...
_La luxure, la colère... poursuivis-je.
_La paresse, l'envie...
_La gourmandise et l'avarice.
_Eh oui. Tu t'y connais un minimum, c'est bien. Laisse-moi te dire que le Niyamatatsu n'est composé que de disciples de l'avarice. Nous sommes les ramasseurs de butins de l'Heptade. Il y a d'autres clans comme le nôtre, chacun à sa spécialité. Et c'est comme ça que nous fonctionnons. Nous apportons chacun notre part du bénéfice à l'Heptade et en échange, ils nous offrent le logis, les vivres...

Plus elle me parlait, plus je m'apercevais que je ne savais absolument rien de la Décade, alors que j'avais passé chez eux bien des jours. En même temps, à part passer son temps à me menacer ou m'agacer, la prêtresse ne m'avait avancé en rien. Et son Hôte prenait tellement son temps qu'au final, j'en étais toujours au même point. Je suppose que Mishraz pourra même m'en dire plus sur leur système social à eux.

_Pour en revenir à toi, bella, continua-t-elle, être capable d'amener n'importe quel démon en ce bas-monde est une compétence qui ferait un bon CV. Mais ce pouvoir entre de mauvaises mains...

Et le culte qui m'obtient possèdera la souverainté ultime.

_Pas besoin de te faire un dessin.
_Qu'est-ce qui me dit que vous ne voulez pas de ce pouvoir?
_Eh bien... C'est tout con, mais on a une prêtresse des Célestes avec nous.
_Pardon?
_Eh oui, un ange. On a un putain d'ange comme allié. Ça en bouche un coin, hein?

Un ange? Les anges existent vraiment? Remarque, les démons oui alors, pourquoi pas... Mais pour ce que j'en savais, je n'en avais jamais vu.

_Elle s'appelle Docélia Kinangan. Ce n'est qu'une prêtresse parmis tant d'autres chez eux mais elle est le lien entre nous et les Célestes. La preuve que nous n'agissons pas par... convoitise. Enfin, si, leur aide sert nos intérêts, évidemment. En fait, on compte sur elle et sur notre prêtresse à nous pour annihiler tes pouvoirs. Sur la prêtresse de la Décade aussi, d'ailleurs. Je m'en demande ce qu'il en est d'elle. Certains de mes hommes devaient l'a choper, j'aurais des infos une fois au campement, je suppose. A ce rythme, on y est en fin de journée. Bref, on s'est mit d'accord avec les Célestes que tu étais trop dangereuse pour vivre. Mais comme ils ne sont pas du genre à semer le sang et la destruction autour d'eux, et que de toute manière tu es plus ou moins immortelle, sans compter que te tuer serais un blasphème et une erreur monumentale, on avait pas trop d'autre choix.

Ils voulaient me crever? Attend... je suis immortelle?

_Je suis immortelle?
_Plus ou moins... Disons que tu es dure à crever, que tes démons te protègent et que tu vivras environs quelques millénaires. Bref, une forme d'immortalité. Tu ne t'es jamais demandé comment tu étais née?
_Si...
_C'est une histoire drôle, je te la raconte?
_Ouai.

Quoique je doutais de la véracité de son savoir, là. S'il y en a une qui ne disais rien, celle-ci en disait trop.

_Eh bien, tu es née chez nous, à Seven Hell.

J'aurais dû être surprise? Je prenais sa déclaration avec des pincettes. Et puis, il en fallait plus que ça pour m'atteindre, même si je l'écoutais avec beaucoup d'intérêt. En revanche, et étonnament, Aly avait tourné brusquement la tête , comme piquée au vif, sans pour autant regarder dans sa direction. Elle avait dû remarquer un lapin, sans doute.

_Tu es le résultat d'un rite qui a mal tourné...
On raconte qu'il y a environs soixante ans, des hungans – ce sont des mages, les prêtres de nos jours – vivaient en sauvageons dans un coin reculé de Seven Hell. Ils élevaient des enfants en tant que sacrifices. De génération en génération, chaque nouveau-né de la famille qui servait d'offrande était voué à mourir jeune pour servir leurs dieux. Il se dit que tu étais l'un de ces enfants, un Marala'k, ce qui signifie "esclave" dans l'ancienne langue de deamonie. Les Marala'k sont torturés dès le berceau, de sorte qu'en grandissant, leur âme soit purement corrompue et prête à être offerte aux démons.
A l'époque, les cultistes croyaient que l'âme d'un Marala'k avait plus de valeur que celle d'un humain lambda. Ça n'a jamais été prouvé et du coup cette pratique s'est perdue avec le temps. Façonner un Marala'k était long et chiant. Mais je suis sûre que certains clans pratique encore ce genre d'élevage...
Bref, l'un de leur Marala'k fut une expérience à la fois totalement foireuse et totalement unique. L'enfant devait être sacrifié, mais il avait subit des rites, en secret, par l'un des fidèles. Ces rites avaient pour but d'en faire un possédé. C'était un véritable blasphème, parce qu'on ne sacrifie jamais de possédés. Après tout, ils sont notre lien vers l'autre monde! Mais personne n'en avait rien su et au moment du sacrifice, eh bien, quelque chose à capoté. Tout a été détruit et personne, à part l'enfant, n'a survécut pour raconter avec précision ce moment là. Mais... maintenant que tu es là...


J'étais troublée. Ce qu'elle me racontait ne me paraissait pas si tiré par les cheveux que ça et j'avais le net sentiment qu'elle disait vrai. Mes rêves, mes impressions... Tout y ressemblait fortement, comme ces figures qui réaparaissaient souvent, armées de poignards dans le but de me tuer...

_Je ne me souviens de rien... J'ai eu un accident et... Comment... comment sont façonnés les Marala'k, exactement?
_Oh, ça... Quelques écris en parlent. Ils sont élévés comme du bétail. Nourris juste de quoi rester en vie, constamment tabassés, ils servent d'esclaves pour toutes les basses besognes et, quand l'âge le permet, sont... des objets de distraction sexuelle. Et ce n'est qu'une partie que je puisse en savoir. Le but étant, comme j'ai dis, de les rendre purs. Purement souillés, purement mauvais, que leur âme soit totalement déchirée et accepte leur sort sans résistance. En fin de compte, c'est une bonne chose que tu ne te souviennes de rien. C'est comme si rien ne s'était jamais passé.

Pourtant, ça s'était bien passé, et j'étais tiraillée entre l'envie d'en savoir plus et le fait que l'ignorance ne pouvait pas me blesser. Quand j'y repensais, j'avais même du mal à me rappeler de l'accident qui m'avait fait perdre la mémoire. Je me souvenais avoir passé quelques jours cloitrée dans ma cellule, bandage autour du crâne, incapable de bouger sans souffrir. Ma vie n'avait pas été rose même après ça. Mais j'ai su me défendre, me protéger. Mais lorsque j'étais enfant... qu'est-ce qui avait bien pu me sauver? Qu'est-ce qu'il s'était passé pour que tout le monde meure? Si personne n'avait survécut pour le savoir, comment moi-même pourrais-je le savoir un jour?

Nous débouchâmes à l'orée du bois, nous étions à quelques mètre d'altitude et une plaine s'offrait à nous en bas de la falaise, baignant dans l'éclat de soleil. Mishraz arrêta Argos au bord et son compagnon, resté derrière nous tout ce temps, arriva à notre niveau.
Elle pointa l'horizon du doigt, là où le décors se séparait en deux par un fleuve.

_C'est par là bas qu'on va. On va traverser le fleuve et continuer jusqu'à un village vers le sud. Mais on va prendre une petite pause une fois en bas, il y a un lac si tu veux te rafraîchir. Accroches-toi bien à moi.

Le tout petit chemin escarpé qui grignotait le flanc de la falaise aurait pu nous être fatal. Il y avait tout juste la place entre le vide et la roche pour une personne. Mais avec lenteur et précision, les chevaux avançaient sans crainte. Au bout d'une bonne heure, nous touchions enfin à la terre ferme. Le lac était formé dans une crevasse grâce à une cascade. Nous fîmes une pause silencieuse pour manger, nous réhydrater, nous dégourdir les jambes. Les cavaliers prenaient même soin de leurs cheveaux, vérifiant les fers, les attaches, brossant la crinière, et leur donnait quelques friandises.

_Comment s'appelle l'autre cheval? demandais-je en sachant que celui qui me portait s'appelait Argos.

Mishraz me sourit et rangea son matériel.

_Soleil Bleu.
_Il n'est pas bleu pourtant.
_Non, mais il est unique. Comme son propriétaire. Alceo est mon second.
_Il n'est pas bavard.
_Il n'a pas besoin de l'être. Il m'obéit et je ne lui demanderais rien qui pourrait entâcher son honneur. Un consencus entre nous.

Je détaillais le jeune homme. Il avait l'air d'un adolescent pourtant bien bâtit. Cela dit, il n'y avait pas d'âge pour être un bon guerrier.
Nous reprîmes la route. Mishraz m'avait demandé si je ne voulais pas me dépêtrer d'Aly pour être plus à l'aise, mais je refusais. Je ne me fiais pas à leur semblant de gentillesse et de toute façon, je voulais être la seule à m'occuper d'elle.
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Rain Sword

Rain Sword


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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeDim 10 Sep - 3:27

Darkness Memory
Rain Sword feat Ancilla

La journée fut longue et ce n'est qu'au crépuscule que nous arrivâmes à l'entrée d'un campement hautement protégé par des murailles en plaques de fer. Mishraz n'avait pas cessé de parler de tout et de rien, de son travail, de sa ville, de ses amis, de ce qu'elle pensait du monde... J'avais fini par m'assoupir en cours de route, soutenue par Alasan. Avant qu'elle s'endorme à son tour. J'imagine que si elle parlait autant, c'était pour éviter de s'assoupir elle aussi. Nous n'avions fait que de courtes pauses de quelques minutes, les cheveaux étaient robustes et seraient probablement récompensés de leur efforts une fois derrière les murs de l'enceinte.
Il s'agissait d'une ville, dont je ne pouvais pas évaluer la superficie, dont la majorité des habitations étaient en ruine. Mais cela n'empêchait pas les habitants de vivre dans des maisons dont une bonne partie de la façade avait disparue. Tout était utilisable et aucun endroit ne semblait gâché. Nous passâmes l'entrée grande ouverte sans qu'aucun garde ne surveille les passages. Mishraz se tourna vers moi tandis que les cheveaux se frayaient un chemin au pas parmi la foule dense.

_Bienvenu au Saut du Jugement, ma belle Rain.

C'était la première fois – du moins depuis longtemps – que je me retrouvais devant une telle concentration urbaine. Je comprenais mieux pourquoi on ne croisait quasiment personne lors des voyages. Ils vivaient quasiment tous en communauté. Comme des rats, ils grouillaient dans les rues, dans une allure austère et déprimante, vêtus de fringues usées. Les bâtiments décrépis sentaient le moisi à plein nez, ci ce ne sont ses habitants.

_Je comprend mieux pourquoi tu me trouves belle, arguais-je avec une légère grimace écoeurée au visage.

Il en fallait beaucoup pour me dégoûter mais sur ce point, Jugement Fall faisait l'affaire. Trop de gens, une masse informe de toute la saloperie restante de notre monde pourri. Je ne pourrais jamais vivre ici.

_Mah, ne fais pas cette tête, sourit Mishraz. Je t'emmène dans un coin plus tranquil.

Contre moi, Aly dormait à poings fermés et toute l'agitation extérieur ne la dérangeait pas le moins du monde. Si le boucan qui vraillait mes oreilles n'était pas si fort, je pourrais l'entendre ronfler.
De son côté, son camarade nous avait faussé compagnie. Nous étions à présent plus ou moins seules et je pouvais aisément la semer en me noyant dans cette marée humaine. Mais elle n'avait pas encore répondu à toutes les questions que je me posais et je ne voulais pas laisser échapper cette occasion. D'autant que la Détraquée et ses acolytes pouvaient débarquer à tout moment pour me ramener... Le ferait-ils vraiment? L'Hôte Blanc semblait beaucoup tenir à moi, je ne pense pas qu'il me laisserait partir aussi facilement. Mais arriveraient-ils jusqu'ici? S'ils pouvaient crever en route, ça m'arrangerait. Pas question que je retourne là bas, avec pour chien de compagnie l'autre prêtresse cinglée.
Mishraz s'engageait avec précaution dans les ruelles assez serrées. Je pu observer différents stands commerciaux. Des armes, des produits alimentaires, des accesoirs, des vêtements...

_Avec quoi payent ces gens? demandais-je par curiosité.
_De l'argent. Tu le gagnes en accomplissant certaines tâches et tu peux l'échanger contre ce que tu veux, à condition d'avoir la bonne valeur. Le travail le plus rémunéré est la chasse à l'homme. Ramène une tête au commanditaire et tu as de quoi te nourir pour une bonne semaine. D'autres contribuent différemment. Pêche, culture, chasse, construction... tu trouveras beaucoup de bâtisseurs.
_N'importe qui peut entrer dans cette ville?
_Oui, les portes sont grandes ouvertes. Mais des clans comme le mien sillonent les rues et surveillent les gens. S'il y a du grabuge, ils éliminent la source sans sommation. Nous sommes en sécurité ici. Surtout avec moi. Je dirige l'un des meilleurs clans de guerriers de la ville. Mais il y a aussi des assassins. Comme je te disais tout à l'heure, personne n'a d'intérêt à te tuer, donc tu ne risques rien.
_Parce que c'est un blasphème, c'est ça?
_Ouai. Puis les gens craindraient que la catastrophe se reproduisent s'ils tentaient quoi que ce soit. Tu sais, la destruction de tout une communauté, tout ça...

Elle haussa une épaule.

_Enfin! Personne ne sait que tu es la Krishna. Ils n'ont pas besoin de le savoir, d'ailleurs. On va faire notre boulot, et tout restera comme ça l'a toujours été.

Faire leur boulot... Me neutraliser. M'enlever mes pouvoirs. Pouvoirs que je suis incapable d'utiliser. S'ils croient que je les laisserais docilement me retirer la source de ma force, ils seront bien surpris.

_Où est-ce qu'on va?
_A la basilique. Je vais te présenter à Docélia. Puis je te montrerais tes quartiers pour ton séjour.

Plus on s'enfonçait au centre de la ville, moins il y avait de monde. L'obscurité avait prit place et les lanternes allumées une à une par les propriétaires. Mishraz s'arrêta au pied des escaliers de la grande basilique. Si la plupart des bâtiments avaient succombés au cataclysme, les églises, chapelles et autres bâtiments religieux étaient pour la plupart en bon état. Celui-ci ne faisait pas exception et ses larges vitraux colorés brillaient, signalant la vie en son sein.
Mishraz descendit la première et m'aida avec une Aly endormie pour que je puisse la rejoindre. Nous franchissâmes les grandes portes pour nous retrouver dans un long hall de prières. Les bancs avaient étés rejettés sur les côtés et noyés sous les innombrables bougies. Il y en avait tant que je me demandais qui les allumaient et combien de temps ça pouvait bien prendre. Un autel avait été installé sur l'estrade des discours et nous le dépassâmes en évitant les quelques fidèles qui priaient, pour passer une porte au fond à droite. Il s'agissait d'une pièce plutôt large, comprenant un bureau, des étagères débordant de livres, et de nombreux fauteuils autour d'une petite table basse.
Il n'y avait personne, si ce n'est une femme plutôt mûre au teint blanc pâle et aux cheveux longs et noirs corbeau, parfaitement ondulés. Elle était si belle et parfaite dans son costume blanc et or qu'elle faisait tâche dans cet environnement malsain. Occupée à lire un ouvrage, elle ne nous accorda aucune attention jusqu'à ce que Mishraz prenne la parole.

_Hey, vieille peau. Regarde qui j'ai amené.

Je déposais Aly dans un fauteuil avant de m'étirer. L'ange écarquilla les yeux en me voyant et se releva aussitôt, fit le tour de son bureau et s'approcha un peu trop de moi, l'air totalement ébété.

_Seigneur, est-ce bien la Krishna?
_Il n'y en a pas deux, ricana Mishraz.

Un peu gênée, j'esquissais un pas en arrière pour garder mes distances. Je n'avais pas d'arme, encore.
Remarquant mon geste, l'ange se ressaisit et dressa un dos droit avant de placer le poing sur son coeur, effectuant un salut respectable.
_Permettez-moi de me présenter. Je suis Docélia Kinangan. Prêtresse des Célestes, Sephiroth de la Miséricorde. J'ai été envoyée par mon Seigneur pour rétablir l'équilibre des puissances. Quel est votre nom?

Sa voix était d'une douceur exquise qui pouvait aisément calmer n'importe quel psychopathe agressif. Dont moi.

_Rain Sword, souriais-je. Qu'est-ce qu'un Sephiroth?

Elle me renvoya mon sourire, mais un brin espiègle, et s'installa sur son bureau.

_La colonne kabbalistique de la vie. Nous sommes trois. La Miséricorde, la Justice et la Sévérité. J'ai été choisie pour te juger. Nous n'allons pas t'exécuter, et la Justice était occupée ailleurs. Bien que le sillon de sang que tu laisses derrière toi mériterait un vrai jugement. Mais, si on s'y mettait, anéantir l'espèce humaine en une fois serait plus efficace.

Elle tourna son regard sur Mishraz, qui lui répondit d'un rire sacarstique en balayant l'air d'une main.

_Ah, les mortels, se moqua-t-elle en imitation d'un quelconque dieu. Bref, je voulais te dire que nous avons enfin mis la main dessus. Ça a été toute une histoire d'aller jusqu'au temple de la Décade. Mais il n'y avait quasiment aucune sécurité chez eux, alors... Et puis, ce beau chaton s'est jeté littéralement dans mes bras.

Je fronçais, n'apréciant pas vraiment sa vision des évènements. Elle leva les mains en signe d'abdiction.

_Hey! Je plaisante. Mais avoue que c'était presque ça, je n'ai pas eu à te chercher.
_J'avais simplement profité de la distraction de tes hommes. Tu as fichu un sacré merdier.
_C'était le but!

Docélia rompit notre chamaillerie.

_Puisse qu'elle est là, nous allons pouvoir revoir les plans. Lui as-tu expliqué ce qu'il en était?

Mishraz haussa une épaule.

_En partie.
_Evidemment.

Elle soupira et nous invita d'un geste de la main à nous asseoir. Je me détendis sur le fauteuil adjacent d'Aly, tandis que Mishraz, en face de moi, en profitait pour me reluquer. Docélia, toujours sur son bureau, croisa les mains.

_Comme tu le sais déjà probablement, tu as un grand potentiel, Rain. Se servir de toi pourrait faire basculer l'équilibre des forces spirituelles et rendre ton utilisateur souverain du bas-monde. C'est ce que compte faire le leader de la Décade, notre très cher Chael. Utiliser ta capacité pour emmener un démon particulier en toi.
_Il m'avait plus ou moins expliqué ça, oui.
_Je suppose qu'il ne t'as pas dit que le démon en question est le Grand Seigneur des Ténèbres, le Sanat Kumara, aussi appelé Lucifer.

Ah oui, quand même.

_Très ambitieux, plaisantais-je pince-sans-rire.

Ma réaction les pris assez au dépourvu et Docélia arqua un sourcil, échangeant un regard avec Mishraz.

_Tu n'as pas l'air très étonnée.
_Pas vraiment, non. C'est un démon comme un autre.
_Justement, non, reprit la Sephiroth. C'est le plus puissant. Surtout qu'avec un vaisseaux comme le tien, il pourrait ouvrir un portail vers le monde ésotérique et pourrait anéantir toute forme de vie grâce à son armée.
_Quel intérêt d'anéantir l'espèce humaine pour un démon?
_Eh bien, anéantir, pas vraiment. Mais assouvir, certainement. Vous vous offrez volontier aux démons, certes, mais vous restez maître de vous-même, au moins une partie du temps. Si tu devais devenir la réincarnation de Lucifer, tout ce le système mondial sera réduit à néant. Vous servirez les seigneurs démoniaques nuit et jours, sous leurs coups et douleurs.

J'assimilais les informations avec un flegme habituel.

_Bah, ça n'arrivera pas, de toute manière. Je n'ai pas envie de servir de poupée vaudou.
_Ce serait bien le cas! rit Mishraz. Être une possédée est une chose, mais être incarné en est une autre. Tu perdrais entièrement ton âme, tu pourrais plus jamais te servir de ton corps.

Je serrais la mâchoire. C'était une façon de mourir. Si je n'avais pas peur de la mort, je ne voulais pas l'embrasser pour autant.

_Il y a juste un petit soucis... annonça Docélia en se redressant.
_Quoi? fit Mishraz.

Je regardais l'ange se pencher vers moi, scrutant mon être.

_Elle n'a pas d'âme.
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Ancilla
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeDim 10 Sep - 18:12

Darkness Memory
Rain Sword feat Ancilla

Je m’éveillai, accroupie, en train de creuser dans la terre. Je ne réalisais pas ce qu’il était en train de se passer. Du moins, pas tout de suite. Il fallut le temps que je remarque le sang sur mes mains et les petits rongeurs à moitié dévorés au sol.
Je n’aurais su dire à qui appartenait le sang ; si celui de mes proies avait coulé, je me rendis compte que j’avais également de nombreuses morsures sur mes doigts.
Je me ressaisis, écœurée. Je réalisai que j’avais été consciente tout ce temps mais à un niveau différent ; j’avais l’impression d’être plongée dans un mauvais rêve. A chaque fois que l’Imbriaque prenait les commandes et que j’étais consciente, je voyais la scène se dérouler comme dans un songe. Songe duquel j’avais l’impression de m’éveiller lorsque je reprenais le contrôle.
C’était ça, mon avenir ? Vivre par procuration et être réduit à ne me nourrir plus que de vermine ?
Je retournai m’allonger contre Chao. Je ne sais pas qui était censée surveiller, mais tout le monde dormait.
J’hésitai un instant à partir en les laissant là. Mais si je faisais ça, ils allaient me suivre et me rejoindre d’une façon ou d’une autre. Je le savais.
Je sortis de mon sac une feuille et le stylo pour rédiger une lettre à l’intention de Chael :

Chael,
Si vous recevez cette lettre, cela veut dire que je suis parvenue à retrouver la piste de Mademoiselle Sword et que je l’ai probablement rejoint à l’instant où vous la lisez.
Je ne sais pas encore comment se dérouleront les choses. Je ne sais pas si j’arriverais à repartir. Je ne sais pas si Mademoiselle Sword acceptera ou non de me suivre. Mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la mettre en confiance et la convaincre, comme j’aurais dû le faire dès le début.
Je vous prie de bien vouloir me pardonner mes erreurs et toutes les fois où j’ai été indigne de votre personne. Je ne vous décevrai plus à l’avenir. Je vous ferai honneur. Veuillez également me pardonner toutes les fois où je vous ai importuné avec mes doutes. Je serai forte à présent, pour vous.
Vous me manquez cruellement et mes pensées affectueuses vous accompagnent à chaque instant.
S’il doit m’arriver malheur et que je ne revenais jamais, j’aimerais que vous preniez conscience de toute ma reconnaissance et ma gratitude pour m’avoir recueillie et élevée comme votre fille. Je n’oublierais jamais ce que vous avez fait pour moi.
Quoi qu’il advienne, je vous fais la promesse de ne pas rentrer sans Mademoiselle Sword.

Dans l’espérance du jour où je pourrais retrouver votre présence apaisante,

Bons baisers,

Votre enfant.

Ancilla



Je déposai un baiser sur la feuille pour laisser la trace de mon rouge à lèvre puis la roulai et la glissai dans le sac d’El’Sha. J’avais hésité à dévoiler un peu plus mes sentiments, mais je n’avais pas osé. Pas osé lui dire que je l’aimais. Que je l’aimais comme le père qu’il avait été pour moi.
Je veillai toute la nuit, adossée contre Chao.
Au matin, El’Sha n’avait pas oublié que je devais mangé quelque chose avant de repartir, et je pus le rassurer en lui disant que j’avais déjà mangé.
Il parut sceptique, puis entreprit de désinfecter ma plaît. Il fut réellement étonné de constater que mon épaule avait déjà bien cicatrisée. Je me coiffai un peu et me changeai. Un autre bustier avec une jupe du même style que la précédente, qui m’arrivait donc également en bas des cuisses.
Lorsque il fut temps de repartir, je regardai un peu mieux les rennes. Lorsque ma monture avait paniquée, elle avait tiré très fort, ce qui avait rompu tout le système reliant la corde les rennes et le mors.
Mais ce qui me préoccupait le plus, c’était surtout l’état de mon cheval. Il n’avait pas la grande forme et je craignais pour ses plaies. Il m laissa néanmoins le monter mais, pour le reste du trajet,
je n’allais pas plus vite que l’allure au trot, et j’évitais de la faire durer trop longtemps. Les autres chevaux aussi étaient épuisés, et ils n’avaient pu manger grand-chose dans ce territoire dévasté où l’herbe et toute végétation se faisait rare. Alors que l’après-midi s’avançait, je me sentis de plus en plus faible et un voile blanc brouilla ma vision.
Et je vis au loin sur les collines, entourée d’une ceinture métallique, une citée. L’espace d’un instant, je vis deux femmes et Alasan. L’endroit était sombre et la visions brève, alors je ne sus dire l’endroit.

El’Sha me tenait dans ses bras en me demandant si ça allait. Je venais de tomber de mon cheval, mais il avait réussi à descendre du sien pour venir à côté de Chao suffisamment tôt pour me rattraper avant que je n’atteigne le sol.
« Tu vas venir avec moi, dit-il. Tu ne peux plus monter seule, et Chao est épuisée lui aussi. »
Je n’eus pas le courage de protester et après qu’il m’ai fait boire un peu d’eau, je le laissai me déposer en travers de son cheval. Je n’avais jamais monté à califourchon, et je préfèrai encore monter en sambue. Je laissai ma tête reposer contre le poitrail d’El’Sha, et sa tête reposai sur la mienne. J’étais bien. J’aurais voulu que cette traversée soit éternelle à présent, que nous continuions ainsi jusqu’à la fin des temps sans déconvenue aucune ni incident. Juste lui et moi.

C’est ainsi qu’au coucher du soleil, j’aperçus enfin la fameuse citée entourée de remparts métalliques.
« Nous y voilà enfin ! dis-je, une pointe d’angoisse et de satisfaction mélangées dans ma voix. Fais moi descendre s’il te plaît El’Sha. »
Il descendit en premier et me fit descendre.
« Je vais continuer à pied, expliquai-je. Vous, vous allez rentrer au temple à présent. Je vous remercie pour m’avoir tenue compagnie et escortée pendant la durée du voyage. »
Ils me considérèrent comme si j’avais perdu la tête.
« Mais ! s’exclama El’Sha. C’est hors de question. Je ne te laisserai pas aller là-dedans toute seule. Comment peux-tu me demander de partir en te laissant dans une situation aussi dangereuse ?!
« C’est qui qui commande ?! m’écriai-je. Vous allez rentrer j’ai dit, et rentrer vous ferez. Fin de la discussion. J’ai mis dans ton sac une lettre pour Chael. Tu la lui donneras au plus vite.
- Fiat voluntas tua », répondit-il, mimant un profond respect que l’on vouerait à un être suprême.
Je le serrai fort dans mes bras. Glenesh et Niglo me regardèrent gênés et je pus constater qu’El’Sha non plus n’était pas à l’aise. En tant que prêtresse de mon culte, je n’étais pas autorisée à avoir de proximité avec un homme, à part dans certains contextes cadrés comme les événements festifs et les danses. Cela aurait pu me valoir des ennuis, mais je savais que personne ici n’irait le rapporter. Et quand bien même, cela m’importait peu. Je n’en avais cure.
« Tout va bien se passer, je te le promets. »
je me reculai pour le regarder dans les yeux.
« Je la ramènerai, tu verras. Cela prendra sûrement un peu de temps, alors ne t’inquiètes pas. »
D’une voix lourde, au bord des larmes, je me retournai.
« Partez, maintenant. Partez vite. Et surtout, bon dieu de merde, soyez prudents.
- Toi, surtout », répondit El’Sha.
J’inspirai lentement, puis partis au pas de course vers la citée qui ne se trouvai plus très loin. A couvert dans la végétation qui bordait les falaises, j’étais à peu près à l’abri des regards.
Il n’y aurait pas la possibilité d’escalader les murailles, alors je n’avais d’autres choix que de passer par l’entrée. De ce que je vis, il n’y avait pas de gardes, au moins un bon point pour moi. Mais ça avait l’air trop facile… Je me lançai, mal assurée mais cachant au maximum mon angoisse, et pénétrai dans l’enceinte de la ville.
On a beau se savoir insoupçonnable, lorsque l’on a quelque chose à cacher, on a l’impression que tout les regards sont braqués sur nous.
Il ne me fallut pas longtemps pour être définitivement écœurée par l’endroit.
Les odeurs, les gens, les endroits, tout était absolument dégueulasse. Les gens, négligés, semblaient ne jamais se laver ni même se changer. Dans bon nombre de ruelles, des relents d’urine et d’excréments exhalaient. Les bâtiments tenant debout par on ne sait quel miracle, étaient au summum de l’insalubrité. Le mouvement continue de la foule qui se massait de partout me rendait malade. Et pourtant, j’allais devoir me mélanger à eux pour retrouver Rain. Elle qui n’avait prit qu’un seul bain depuis son arrivée à la Décade, je me demandais bien comment elle pouvait trouver les lieux. Elle était bien capable de les apprécier. L’hygiène était loin d’être son fort. Alors que j’avançai parmi les gens, je passai dans une ruelle commerçante et l’odeur puissante de nourriture me pris à la gorge. La nourriture de bonne qualité me donnait déjà envie de vomir. Mais ce gras… cette odeur rance… avariée… c’était encore pire. Je titubai au milieu des gens et cherchai à me faufiler au plus vite parmi eux pour fuir cette horreur.
Un homme gros et gras m’attrapa soudain le bras de sa main potelée et crasseuse. Dégoût total.
« Eh, mignonette ! » beugla-t-il à mes oreilles.
Je portai ma main à ma cuisse, prête à lui tailler un deuxième sourire une vingtaine de centimètres plus bas s’il tentait de me faire quoi que ce soit.
« Viens, je te paie un verre ! »
Son haleine empestait l’alcool à bien des kilomètres et je détournai la tête prise d’une violente nausée.
« Sans façon, merci bien.
- Allez, quoi, salope! gueula-t-il en m’empoignant une fesse pour me presser contre lui. Tu vas bien la sentir moi j’te dis !
- C’est toi qui va bien la sentir, connard ! » m’écriai-je en dégainant ma lame pour l’égorger au beau milieu de la foule.
Bon, ok. La discrétion, c’est raté.
Il y avait des milliers de femmes ici et c’était juste sur moi qu’il avait fallut que ce pauvre minable jette son dévolu. Bordel !
Le visage copieusement maculé de sang et le poignard toujours en main – Dans le genre bonjour, je veux rester incognito, on peut repasser – je bousculai les quelques idiots qui restait plantés en plein milieu de ma route.
C’est le cœur battant que j’arrivai dans une autre ruelle, et puis une autre, et encore une autre, jusqu’à trouver un endroit tranquille pour reprendre mon souffle et réfléchir cinq minutes.
Je rangeai mon poignard dans son fourreau après l’avoir essuyé sur ma robe, puis tentai de m’essuyer le visage, mais j’eus dans l’idée que j’allais étalé plus qu’autre chose le sang sur ma figure.
J’eus l’envie jouissive de me promener parmi toutes ces pauvres tâches et de tuer tout ceux qui croiserait mon chemin. Tant qu’à en avoir tué un… Autant continuer. Je n’étais pas à ça près.
« Mains en l’air petite. »
Je ne bougeai pas. Pas d’un poil. Je relevai légèrement la tête, le corps tendu et prêt à bondir.
Et puis mes bras se décrispèrent et retombèrent le long de mon corps.
« Mains en l’air j’ai dit, assassin ! »
Je ne réagis toujours pas. Parfaitement immobile comme le serait une statue. Je sentais l’angoisse de l’homme derrière moi et je souris. Enfin, je levai les mains, satisfaite.
« Parfait, maintenant, avance, ordonna une autre voix semblant plus âgée.
- Ca dépend. On va où ?
- AVANCE ! hurla le premier homme d’une voix tremblante. Avance, où tu meurs ! »
J’éclatai de rire.
« Ok mon gars, j’avance. Mène-moi à ton chef et vite. Sinon, c’est toi qui sera le prochain sur ma liste. »
J’avançai ensuite, droit devant moi, dans une drôle de sensation d’irréalité. Sensation qui ne me quittait de plus en plus rarement ces derniers temps. L’un des deux types me demanda de tourner à droite, puis à gauche, et me fit m’arrêter devant l’une des rares maisons de ce patelin semblant tenir debout, et surtout, ayant encore ses quatre murs et une porte en bon état.
Il passa devant moi et je pus voir son visage. Un vieil homme, comme il me l’avait semblé. Il déverrouilla la porte et m’invita à y entrer, entra à son tour, puis après avoir fixé le tatouage sur ma poitrine, jura et demanda à son subordonné d’aller chercher en urgence une certaine Mishraz.


Dernière édition par Ancilla le Jeu 14 Sep - 12:25, édité 1 fois
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Rain Sword

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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeMar 12 Sep - 20:34

Darkness Memory
Rain Sword feat Ancilla

La soirée fut haute en couleurs pour mes ravisseurs. J'avais encore du mal à croire que je n'avais pas d'âme, mais pour eux, c'était une épine dans leur projets. Pourtant, cela répondait à tellement de questions... Mon flegme habituel, mes tromperies, mes meurtres sans remords, mon incapacité à aimer, à ressentir les choses... Et surtout...

_Lorsqu'un démon possède un corps, avait expliqué Docélia, il repousse une partie de l'âme du vaisseau. Mais il ne peut jamais rester bien longtemps car l'âme force et le rejettent. C'est ce qui permet à un humain de redevenir lui-même la majeur partie de sa vie. Mais sans âme, le démon peut rester autant qu'il le souhaite, et agir en pleines capacités de puissance. Le fait que tu n'ais pas d'âme doit être une condition pour être la Krishna, je suppose. Mais ça nous arrangerait que tu retrouves la tienne. Ça faciliterait le rituel d'annihilation. Cependant...

Alors elles m'avaient proposé de me la rendre. Ce n'était pas un processus simple, d'autant que même l'ange ne savait pas où elle était. Mais retrouver mon âme, c'était être consciente de mon état, de mes erreurs, de mes peines et de mes souffrances. En somme, j'allais souffrir. Beaucoup. Je leur ai dis que j'allais réfléchir, mais c'était déjà tout cuit: je n'en avais pas envie. Mais c'était un dilemne. Si je retrouve mon âme, je pourrais obtenir la force des démons tout en gardant le contrôle de ma vie. Si je ne la retrouvais pas, à la moindre ouverture de porte psychique, c'était le risque que je ne retrouve jamais mes esprits.
Obtenir la puissance mais en souffrir, ou bien obtenir la puissance et espérer me réveiller un jour. Pas de juste milieu, hein.
Allongée sur le lit de ma chambre, je regardais Aly jouer avec sa peluche dans un coin. Elle avait une âme, elle. L'ange l'avait confirmé. Elle n'avait seulement pas comprit pourquoi nous étions liées, et ne voyait pas l'intérêt de trop chercher sur ce point.

Bras croisés derrière la tête, les cheveux détachés et en pagaille, je fixais le plafond en soupirant. Ma vie avait pris une sacré tournure ces dernières semaines. Si j'en croyais tout ce qu'on me racontait, j'avais plus de soixante ans, j'étais immortelle, et je n'avais pas d'âme. Et je n'en savais pas encore la moitié. Pourquoi n'avais-je pas d'âme, qui est Alasan pour moi, si tant est qu'elle ait bien un rôle dans ma vie, qu'est-ce qu'il s'était passé durant mon enfance... Toujours des questions et si peu de réponses. Pourtant, je sentais que j'approchais du but. Que j'avançais sur le bon chemin, bien que je me faisais balloter par mes ravisseurs sans trop résister. A vrai dire, toute ces histoires m'occupaient, et puis, allaient plus où moins dans mon sens quand à ma quête de pouvoir. Si l'Heptade souhaitais neutraliser mon don, ils devaient pour ça me rendre mon âme, et lorsque je l'aurais, je pourrais me contrôler lorsque je me souviendrais de mes clefs. Tout compte fait, tout allait pour le mieux.
Mis à part cette histoire d'âme... Je n'en rêvais pas du tout.
Quelques coups à la porte me firent me relever. Par réflexe, j'empoignais la lanterne en ignorant la châleur pour m'en servir comme arme avant d'ouvrir à l'entrebaîllement. Mishraz était à la porte. Ce qui me surprit ne fut pas tant sa présence, mais l'intensité de son regard. Sans un mot, un léger sourire à la commisure de ses lèvres, elle attendait une réponse.
J'ouvris la porte en grand tout en déposant la lanterne, et, sans me dérober à son regard inquisiteur, ordonna à Aly d'aller jouer dehors.

_Reste dans l'enceinte de l'immeuble, précisais-je tout de même avec prudence, même si je savais qu'il ne pourrait rien lui arriver sans que je ne sois au courant.

Elle obéit sans hésitation et je reculais pour laisser passer Mishraz.

_Je... commença-t-elle.

Mais le reste de sa phrase fut coupé quand je refermais rapidement la porte pour la plaquer contre le bois et couvrir ses lèvres des miennes. Sa respiration s'était accélérée avant même qu'elle n'entre dans la chambre et à présent était totalement emballée. J'avais su capter ses intentions d'entrée de jeu car ses bras se refermèrent aussitôt sur moi, m'empêchant de m'enfuir bien que je n'en n'avais nullement l'intention. Légèrement plus grande que moi, cette différence de taille ne m'intimidais pas le moins du monde et je savais être entreprenante quand l'envie me prenait. Pas que j'avais eu beaucoup l'occasion de ce genre d'ébats ces derniers temps, mais l'expérience ne me manquait pas. Surtout si j'avais eu plus d'années de vécut que je ne le pensais.

Et puis, les gens sont plus bavards au fond d'un lit.

Ses mains emprisonnèrent ma poitrine, en explorèrent les rondeurs avant de se mettre à déboutonner ma chemise. Je n'étais pas capable d'éprouver des sentiments, mais l'adrénaline était un mécanisme génétique indépendant de la capacité à aimer. Le danger et le sexe étaient les deux seules choses capable de me rappeler que j'étais vivante. A ce moment là, je pouvais sentir la châleur de sa passion jusqu'au creux de mes reins, et je ne comptais pas laisser échapper cet instant.

Nous nous retrouvâmes rapidement nues sur les draps, sans savoir vraiment qui de l'une ou de l'autre avait accélérer les choses. Au-dessus de moi, à califourchon sur mes hanches, les mains sur mon ventre, Mish s'était arrêtée, obnubilée par mon corps. Pas qu'elle n'avait pas senti toutes les cicatrices sur ma peau en me caressant avec ferveur un peu plus tôt, mais les voir faisait toujours cet effet. Pourtant, au vu de la profondeur dans son regard, je ne m'inquiétais pas pour la suite: il en faudrait plus pour l'arrêter.
Les tatouages symboliques se mêlaient aux innombrables cicatrices, principalement anciennes, mais qui me marqueraient encore quelques siècles. Ses yeux passèrent de l'un à l'autre et elle les redessinaient du bout des doigts. Je frissonnais involontairement. J'étais particulièrement sensible à ces endroits où l'épiderme était meurtri. Puis son regard se verrouilla sur le mien, à la recherche d'un indice, d'un signe. Il n'y en avait pas. Ce qu'elle cherchait au fond de mes yeux n'existait pas. J'aurai aimé savoir ce qu'elle pouvait bien penser à cet instant précis, mais je ne le saurais sans doute jamais. Elle respecta le silence à peine brisé par nos respirations lourdes et plongea ses lèvres dans mon cou.


Nous n'avions pas fait attention à l'heure et personne ne nous avais dérangé. Peut-être que Mish en avait expressément donné l'ordre, au temps pour moi. J'étais en nage et elle n'était pas en meilleur état que moi, à demi allongée sur moi, tentant de reprendre un rythme cardiaque plus ou moins normal.
Elle n'avait rien dit. Ne s'était pas justifié. C'était un moment agréable, et sûrement pas anodin dans une ville comme celle-ci. Elle s'accouda et posa le menton sur sa main, me contemplant tandis que sa main libre s'aventurait innocemment sur mon corps. Une main derrière ma tête, je jouais avec ses cheveux, enroulant et déroulant une mèche entre mes doigts. Je pouvais voir la curiosité sur son visage, mais elle savait que je ne pourrais rien lui apprendre sur moi-même.

_Au matin, commença-t-elle doucement, on commencera les préparatifs pour te rendre ton âme.
_Je n'ai pas vraiment le choix, j'imagine.
_Si, on a toujours le choix. Mais le nôtre, c'est celui-ci.

Je souris en coin. C'est vrai que je pouvais l'assomer et m'enfuir dès à présent. Mais je risquerais de rater une occasion qui ne se reproduira pas de si tôt.

_Vous voulez faire de moi quelqu'un de normal. Mais... Je perdrais mon immortalité, non?
_Je sais pas, c'est possible.
_Hm.
_Il n'y a aucune chance pour que ça foire. Les meilleures prêtresses de tout le continent seront là pour toi. Pour... t'exorciser, en quelque sorte, quoique c'est plus compliqué en ce qui te concerne. Les démons ne vivent pas en toi, ils empruntent ton corps comme on emprunte une route, un passage. Ce qu'on doit faire, c'est bloquer cette route. Le fait que tu ais perdu la mémoire n'est pas une solution fiable à long terme.

Elle prit une pause, le temps de déposer un baiser sur ma joue.

_J'aimerai faire quelque chose, avec toi.
_Ce n'est pas ce qu'on viens de faire? Plaisantais-je.

Ele sourit.

_Je veux dire, qui n'a rien à voir avec le rituel d'annihilation. Le savoir, c'est une ressource marchande comme une autre. J'aimerai savoir ce que tu as fais ces soixantes dernières années.
_Pour le vendre?
_Peut-être.
_De toute façon, je n'en sais rien moi-même.
_J'ai une solution pour ça... si tu veux bien...

Nous fûmes interrompues par des légers coups à la porte.

_Quoi? grogna Mishraz, agaçée de s'être fait dérangée.
_Misha, ya des hommes qui ont pêché une nana un peu bizarre qui ressemble à la prêtresse de la Décade. On t'attend dans les tôles.

En voilà un qui ne passait pas par quatre chemins quand il se passait quelque chose. Mais son annonce me raidit de fureur. Cette chienne de la Décade m'avait déjà retrouvé? Comment avait-elle fait? Il y en avait d'autre en ville? Comment pourrais-je m'en débarasser si je suis incapable de la tuer?
Mish sentit mon changement d'humeur et souris, amusée. Elle se releva pour s'habiller.

_J'arrive.

J'en fis de même et l'accompagna en dehors.

_Ta babysitter s'est vite faite attrappée, blagua Mish.
_Elle vaut pas grand chose.
_Dit celle qui s'est faite choper en un k.o.
_Je t'emmerde. Je te défonce quand tu veux.
_Ha! Haha! C'est déjà fait, ça, je sens plus ma chatte.
_Hmf. En combat régulier, je veux dire.
_Soit pas si ronchon, c'était très bon.

Elle ne voulait plus décrocher de ce moment orgasmique et je me demandais si elle allait s'en vanter à qui voudrait l'entendre, même si je ne pensais pas qu'elle pouvait être une commère. Enfin, ça m'étais égal.
Une fois à l'extérieur, elle remit sa capuche en tête et me conduisit rapidement dans les ruelle. Je ne savais pas où était Aly, mais elle allait bien, c'était l'essentiel.
Nous entrâmes dans un bâtiment en plutôt bon état, un petit immeuble de trois étages. Aucun garde à l'entrée, mais la porte avait été remplacée par une lourde porte blindée. Il y avait de forte chance pour que si une explosion se produise, les murs sautent mais la porte reste debout, tant elle avait l'air solide et détachée du reste.
Mish l'ouvrit d'un bon coup d'épaule, ce qui la fit fortement grincer et râcler sur le carrelage du hall. Trois hommes nous attendaient dont le compagnon de voyage, le bras droit de Mish. Ils se saluèrent d'un mouvement de la tête et l'un des hommes fit rapidement état de la situation.

_Un type du clan du 6e l'a trouvé tout à l'heure, en train de planter un gars dans la rue. Elle est désarmée et enfermée dans la chambre 312. Morgan, un de tes hommes, est revenu pendant ta pause et nous a expliqué qu'elle a fait crever Rock, Kilian et Ona avant qu'il puisse s'enfuir. Apparemment, c'est pas une fillette et elle est complètement timbrée, si tu veux mon avis. Les gars de la Décade, j'sais pas ce qu'ils pondent, mais c'est moche. Si c'est bien la nana que tu cherchais.

Mishraz serra les poings. Ses hommes avaient mal fait leur travail, ils avaient eu ce qu'ils méritaient. Même si je trouvais plutôt étrange que la Détraquée s'en sortent aussi bien. Soit elle n'était pa seule, soit elle avait bien dijoncté depuis le temps avec son démon. Si c'était le cas, il allait falloir que je récupère rapidement mes pouvoirs ou bien j'allais avoir un sérieux complexe d'infériorité.

_Comment va Morgan?
_Il a connu pire.
_Bien, je vais la voir. Si elle sort de sa tôle sans permission, vous la descendez, avec tous les gars de tous les clans s'il le faut.
_Avec plaisir.

Je la suivis jusqu'au 3e étage avec quelques gars bien armés derrière moi. Et moi, comme toujours, sans rien. Je soupirais.
Le couloir comprenait six portes. Nous entrâmes à celle numéroté 312 au feutre noir. C'était une toute petite pièce qui avait apparemment servit de toilettes fut un temps. Reconvertie en salle d'exécution, si j'en croyais les tâches de sangs séché sur les murs et les sols carrelés.
Ancilla était menottée aux poignets sur les des tuyaux d'eau rouillé. Elle n'avait pas fière allure dans cette position et j'avais presque envie d'en rire. Mais sa présence m'avait fait perdre ma relative bonne humeur que j'avais gagné grâce à ma partie de jambes en l'air et à l'instant, j'avais plutôt envie de la faire brûler vive.
Je m'adossais au mur d'en face, bras croisés, apréciant l'odeur du sang frais, et laissais Mish prendre les devants. Elle avait un homme à chaque coin de la pièce, prêts à intervenir en cas de besoin. Les mains sur les hanches, elle haussa le ton pour être sûre de se faire entendre:

_Ancilla... Ancilla... ou devrais-je dire Leya, la divine enfant adoptive du grand leader de la Décade. La "prêtresse incarnée". Tu as foutu un sacré merdier sur ton chemin. Et pourtant, je n'ai pas encore donné l'ordre de te foutre une branlée punitive. Ce n'est pas vraiment dans mes intentions. En plus, tu es gentiement venue jusqu'à nous, moi qui avait envoyé des hommes pour te capturer. Pour rien. Laisse-moi me présenter, je suis Mishraz.

Elle leva une main pour rompre toute réponse d'Ancilla. Moi, j'avais fais un blocage sur le nom de Leya... C'était son vrai prénom? Parce qu'il me paraissait étrangement familier... Pourtant, Ancilla elle-même m'avait été totalement inconnue, alors, pourquoi son prénom me rappelait des choses encore floues en moi?

_Avant de m'envoyer ton venin, tu vas écouter un peu ce que j'ai à dire. Je sais beaucoup de choses sur beaucoup de monde. Et tu ne fais pas exception, poupée.

Son regard détailla la captive des pieds à la tête.

_Dis-moi, tu en es à quel stade, de ta possession? Est-ce que ton cher homme de ta vie t'as parlé de ce qu'il t'arrive? Parce que, crois-moi, physiquement, c'est clairement visible.

Maintenant qu'elle en parlait, Ancilla avait pas mal changé depuis le premier jour. Des cernes s'étaient accumulés sous ses yeux, elle avait maigrit et j'étais presque sûr qu'elle n'était pas aussi pâle. D'autant que son caractère était de plus en plus détraqué, d'où le joli surnom que je lui avais donné.

_Ton démon semble vouloir de toi plus que tu ne lui en donne déjà, je me trompe? Il éjecte ton âme et prend toute la place. Ou du moins, une assez grande partie pour que tu ne puisses pas revenir facilement. Tu sais où vont les âmes des possédées, une fois éjectées de leur corps? Je vais te le dire, moi. Nulle part. Elles ne se réincarne pas. Elles errent dans un monde ésotérique, quelque part à mi-chemin entre l'enfer et le bas-monde.

Qu'est-ce que c'était que ces conneries? Pouvait-elle vraiment le savoir au moins? C'est le genre de chose qu'on ne peut savoir qu'en réssucitant. Et je ne pense pas que beaucoup de personnes ont réssucité pour le raconter. Mais dans l'état où était la Détraquée, je me demandais si elle était encore assez lucide pour réfléchir correctement.

_Peu importe, reprit Mishraz. Il t'as envoyé ici, Chael. Toi. Il aurait pu envoyer quelqu'un d'autre, non? De plus compétent, peut-être, même si tu t'es bien débrouillée jusque là. Rain n'est pas un animal très captif. Il faudrait plus d'une femme frêle comme toi pour la maintenir. Mais non. Il s'en fiche. Tu sais pourquoi? Je suppose que non. Il n'a jamais raconté ses petits secrets à qui que ce soit. Et encore moins à toi. Mais ici, on sait comment ça marche, les rituels de possessions. C'est un peu notre dada.

Les mains dans les poches, elle s'accroupit, sourire aux lèvres, la capuche lui barrant le front.

_Tu es un outil, une poupée entre ses mains, comme tu en as l'air. Et surtout, tu es sa seule prêtresse. Il compte sur toi pour être aussi prête que possible lorsqu'il aurait lancé la cérémonie sacrificielle de Rain. Et comment préparer au mieux l'objet essentiel à son rituel? En aidant le démon en elle à prendre sa place. L'Imbriaque. Celui qui l'aiderait à ramener le grand seigneur sur terre. Associer un démon à Rain est déjà complexe, mais associer Lucifer lui-même est presque impossible pour un seul humain. Alors, il a demandé l'aide d'un autre grand démon.

Son sourire s'élargit.

_Tu dois mourir pour Chael. Tu dois mourir pour son grand projet.

Elle laissa échapper un rire bref et se releva prestement.

_Si tu ne me crois pas, tu ne pourras pas dire que je ne t'aurais pas prévenue. Mais... Si tu veux, on peux empêcher ça.
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Ancilla
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeMer 13 Sep - 0:26

Darkness Memory
Rain Sword feat Ancilla


L’interieur de la maison était à l’image du reste de cette foutue citée ; dégueulasse et puante à souhait. J’avançai tout droit au fond de la pièce pour aller m’asseoir sur le vieux canapé poussiéreux et déchiré qui se trouvait là.
« NE BOUGE PLUS ! » gueula le vieux bonhomme derrière moi.
Je m’arrêtai quelques secondes, me retournai, puis repris mon chemin jusqu’au canapé pour m’y asseoir.
« Tu vas écouter ce que je dis, oui ?! » ragea-t-il.
Je souris. C’était si drôle de le voir enrager.
Il se dirigea vers un bureau sans même me lâcher des yeux, et tâtonna à l’aveuglette pendant de longue secondes.
« Elles sont juste derrière la lampe. »
Il tourna la tête une micro seconde le temps de vérifier mon information puis attrapa  les deux paires de menottes et vint face à moi en faisant en sorte de conserver une bonne distance.
« Jette ton poignard par terre, dépêche-toi ! »
Je restai à le fixer en souriant.
« ALLEZ ! » hurla-t-il à bout de nerfs.
Le vieux bougre ne semblait pas très patient et surtout, pas à l’aise du tout face à moi.
Je me levai sans un mot et dans un geste assez lent, je fis glisser ma main droite le long de ma jambe et releva doucement ma robe jusqu’à laisser apparaître mon arme.
Je la saisie pour l’extirper de son fourreau, puis la tendis à l’homme.
« Envoie la par terre j’ai dit ! »
Je m’abaissai tranquillement jusqu’au sol et la posai. Je me relevai ensuite.
« Envoie la moi du pied ! » me demanda-t-il.
D’un coup de pied, je lui envoyai l’arme qui tournoya sur le sol jusqu’à lui. Il la prit et la posa sur le bureau.
« Maintenant, on ressort, bouge-toi ! »
J’avançai jusqu’à la sortie. Je remarquai que le vieil homme – qui puait la transpiration infecte, bien chargée en alcool – tenait un fusil à baillonnette qu’il pointa sur mon dos.
Il me fit avancer jusqu’à un immeuble tout aussi solide que la maison, dont la porte était une épaisse plaque de métal à l’épreuve de toute dégradation potentielle.
A l’intérieur nous croisions quelques hommes, mais mon tôlier m’emmena au troisième étage et me fit entrer dans une petite pièce où était inscrit le numéro « 312 » sur la porte au feutre noir.
Une odeur entêtante de sang frais et de longues éclaboussures sur les murs et le sol me firent savoir que quelqu’un a dû être exécuté juste avant moi. Je fus tiraillée entre un sentiment de bien être et d’inquiétude qui se disputaient pour savoir lequel allait remporter la victoire. Pour l’instant en tout cas, j’étais toujours en train de planer. L’homme me demanda de me baisser et m’attacha avec les menottes à deux tuyaux rouillés, les mains derrières le dos.
J’éprouvais toujours ce sentiment que rien ne pouvait m’arrêter, mais j’avais l’impression que le « rêve » perdait de la consistance et que le réveil arrivait.
L’homme sortit et je restai là à attendre je ne savais trop quoi au juste.  

La porte s’ouvrit soudain et une femme entra, deux hommes, puis, telle une vision fabuleuse, un mirage que l’on aperçoit après avoir erré une éternité dans un désert brûlant la gorge plus sèche que du papier de verre, apparut Rain dans l’encadrement de la porte.
Tout ce qui pouvait m’entourer disparut l’ombre d’une seconde et j’affichai un sourire satisfait en la regardant s’adosser au mur en croisant les bras.
« Bonjour, Rain. Ton t-shirt est à l’envers. Mais je suis bien contente de te revoir. »
J’inclinai ma tête en avant en guise de sommaire révérence, étant trop entravée pour pouvoir la faire entièrement.
« _Ancilla... Ancilla… commença la femme sur un ton maniéré et hautain. Ou devrais-je dire Leya, la divine enfant adoptive du grand leader de la Décade. La "prêtresse incarnée". Tu as foutu un sacré merdier sur ton chemin. Et pourtant, je n'ai pas encore donné l'ordre de te foutre une branlée punitive. Ce n'est pas vraiment dans mes intentions. En plus, tu es gentiement venue jusqu'à nous, moi qui avait envoyé des hommes pour te capturer. Pour rien. Laisse-moi me présenter, je suis Mishraz. »
Leya ? Je sentis une oppression dans la poitrine. Mon regard dont rien n’avait su entacher la malice et l’amusement depuis que j’avais tué l’autre porc se rembruni soudain. J’émergeai. La situation se révéla soudain affreusement inconfortable, pour ne pas employer d’autres mots. Leya ??
Elle leva la main pour anticiper ma réponse et poursuivit.
« Avant de m'envoyer ton venin, tu vas écouter un peu ce que j'ai à dire. Je sais beaucoup de choses sur beaucoup de monde. Et tu ne fais pas exception, poupée. »
Je trouvais déjà Rain terriblement insupportable. Mais là, j’avais décroché le gros lot avec cette nana.
Leya… J’étais encore une gamine lorsque Chael m’avait trouvée. Pourtant, j’étais en âge de parler, j’étais donc bien capable de lui dire mon prénom. Je ne me souviens plus très clairement de cette période. A vrai dire, j'avais oublié que j'avais un jour porté un autre prénom qu'Ancilla. Mais maintenant, ça me revenait... N’avais-je pas su dire comment je m’appelais pour que Chael me renomme ?
« Dis-moi, tu en es à quel stade, de ta possession ? Est-ce que ton cher homme de ta vie t'as parlé de ce qu'il t'arrive? Parce que, crois-moi, physiquement, c'est clairement visible. »
Je tournai la tête pour fixer le mur à ma droite. Je ne sais pas ce qu’elle attendait de moi à me poser toutes ces questions, mais elle n’obtiendrait rien. Et comment cette femme que je ne connaissais ni avais jamais vu de ma vie pouvait-elle me connaître et savoir tout cela ?
Si Chael m’avait parlé de ce qu’il m’arrivait ? Non, je n’avais jamais trouvé le moment propice pour obtenir des explications, mais qu’est-ce que ça pouvait lui faire, à la fin ?!
« Ton démon semble vouloir de toi plus que tu ne lui en donne déjà, poursuivit-elle. Je me trompe? Il éjecte ton âme et prend toute la place. Ou du moins, une assez grande partie pour que tu ne puisses pas revenir facilement. Tu sais où vont les âmes des possédées, une fois éjectées de leur corps? Je vais te le dire, moi. Nulle part. Elles ne se réincarne pas. Elles errent dans un monde ésotérique, quelque part à mi-chemin entre l'enfer et le bas-monde. »
Mon âme, n’aller nulle part ? J’eus une expiration moqueuse. J’aurais bien aimé, qu’elle n’aille nulle part. Mais la réalité, elle est bien pire. J’étais damnée. Mon âme, quand mon heure aura sonné, reviendra de plein droit à l’Imbriaque. J’avais beau le regretter chaque jour, et ne même pas arriver à l’admettre, cela ne changerait rien. C’était bien trop tard, j’étais fichue. J’en étais malade rien que d’y penser. Mais je devais être forte. Et surtout, je ne devais pas laisser cette femme faire entrer le poison dans ma tête. J’ai promis à Chael de ramener Rain, et je la ramènerai. Ce ne sera certainement pas une maudite bonne femme et des menottes qui m’arrêteront. Non. Si seulement elle pouvait la fermer au lieu de retourner le couteau dans la plaie...
« Peu importe, reprit Mishraz comme je ne lui avais toujours pas décroché un seul mot. Il t'a envoyé ici, Chael. Toi. Il aurait pu envoyer quelqu'un d'autre, non? De plus compétent, peut-être, même si tu t'es bien débrouillée jusque là. Rain n'est pas un animal très captif. Il faudrait plus d'une femme frêle comme toi pour la maintenir. Mais non. Il s'en fiche. Tu sais pourquoi? Je suppose que non. Il n'a jamais raconté ses petits secrets à qui que ce soit. Et encore moins à toi. Mais ici, on sait comment ça marche, les rituels de possessions. C'est un peu notre dada. »
J’encaissai toutes ses phrases les unes après les autres comme autant de lames acérées qui me tailladaient les unes après les autres. Il ne fallait pas que je craque. Elle n’attendait que ça. Si jamais je rentrais dans son jeu, j’étais foutue. Mais j’avais l’impression d’être totalement démunie.
Toutes mes angoisses, mes regrets, mes faiblesses, tout ce que je gardais pour moi. J’avais la désagréable sensation d’être à nue devant elle. J’étais épuisée. Mes jambes commençaient à trembler et je me laissai glisser pour m’asseoir au sol. J’étais au bord de la crise. Je me serais bouché les oreilles si seulement j’avais les mains libres, et ma respiration devint de plus en plus saccadée. Mais elle en rajouta encore et vint s’accroupir en face de moi pour se mettre à mon niveau, un sourire provocateur, ou bien le sourire de celui qui sait qu’il ne va plus tarder à faire plier  son prisonnier.
« Tu es un outil, une poupée entre ses mains, comme tu en as l'air. Et surtout, tu es sa seule prêtresse. Il compte sur toi pour être aussi prête que possible lorsqu'il aurait lancé la cérémonie sacrificielle de Rain. Et comment préparer au mieux l'objet essentiel à son rituel? En aidant le démon en elle à prendre sa place. L'Imbriaque. Celui qui l'aiderait à ramener le grand seigneur sur terre. Associer un démon à Rain est déjà complexe, mais associer Lucifer lui-même est presque impossible pour un seul humain. Alors, il a demandé l'aide d'un autre grand démon. »
« ASSEZ AVEC TOUTES CES SOTTISES ! » lui hurlai-je. 
J’essayais de retrouver mon calme, mais je savais déjà que je venais de perdre la bataille à présent que j’avais perdu mon sang froid. Elle avait gagné.
Et son sourire victorieux s’agrandit.
« Tu dois mourir pour Chael. Tu dois mourir pour son grand projet. »
Je grognais, et je crois que si elle ne se serait pas relevée vivement pour reprendre sa distance, j’aurais été capable de lui envoyer mon pied dans la gueule, soumise à son rire haïssable.
J’étais furieuse. Comment osait-elle dire de telles horreurs ? Pourquoi cet acharnement gratuit ? Et puis pourquoi tout le monde n'avait de cesse de me répéter que Chael ne faisait que m'utiliser ? C'était la troisième personne. D'abord El'Sha, et puis Rain, et maintenant cette Michraz. Merde à la fin !
Je savais que d’accepter de porter un tel fardeau ne serait loin d’être simple, mais je sentais de plus en plus le contrôle de ma vie m’échapper. J’avais tué quatre hommes en deux jours et j’y avais pris du plaisir. Qu’étais-je en train de devenir ? Moi qui haïssait la violence. Moi qui avait mis des mois avant d’arriver à sacrifier ma première victime et qui ne me l’était jamais pardonné. Je n’arrivais plus à manger autre chose que de la vermine et j’étais vouée à une éternité de souffrance et de supplice.
J’étais en train de devenir folle, moi qui n’était plus que l’ombre de moi même. Elle avait réussi à semer le doute dans mon coeur et, que Chael me pardonne cet instant de faiblesse, j’ai fondu en larmes. Cela devenait trop lourd, trop dur. J’avais promis d’être forte, mais je n’en pouvais plus. J’étais à bout. Tannée des coups. Tannée de l’épuisement. Tannée de manger des rats. Tannée de vomir. Tannée des missions. Tannée de courir le monde. Tannée de n’être que le pantin d’un être démoniaque vouée à un sort tourmenté injuste et cruel. Et tanné de devoir garder toutes ces épreuves pour moi sans jamais pouvoir me confier. Et tout ce que je retiens de sa phrase suivante fut :
« Mais... Si tu veux, on peux empêcher ça. »
Et c’est dans un souffle que je lui demandais, les yeux toujours plein de larmes, humiliée et brisée :
« Vous pourriez… ? »


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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeMer 13 Sep - 22:11

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Mishraz avait obtenu ce qu'elle voulait. Briser la poupée de porcelaine. Même si celle-ci ne croyait pas à tout ce que pouvait débiner la leader d'un des clans de l'Heptade, un culte ennemi, après-tout, ses mots avaient fait mouche. Et elle avait craqué, pleurnichant dans un lieu insalubre comme la vie qu'elle avait mené. Je n'avais pas la moindre once de peine pour elle, je ne pouvais pas en ressentir. Mais je la comprenais, dans un sens et moins dans l'autre. Elle pleurait son destin mais elle ne voulait pas le changer, obéissant à son cher Chael au pied de la lettre jusqu'à se retrouver ici.
Croyait-elle vraiment pouvoir survivre? En avait-elle réellement la chance comme Mishraz le prétendait? La seule manière de le savoir, c'était encore d'essayer.
La jolie blonde esquissa un sourire satisfait.

_Si on ne tarde pas trop, c'est possible, oui. Mais si tu veux vivre, Rain devra vivre aussi.

Et on y était.

_Tu connais ses dons, n'est-ce pas? Vous lisez des prophéties, de votre côté du continent. Nous, on les créées, et on les rend réelles. Et on y va pas du dos de la cuillère pour ça.

Elle saisit une chaise en bois dans un coin de la pièce, probablement pour les longs interrogatoires, et s'y installa, le dossier vers l'avant. Elle repoussa sa capuche avant de croiser les bras dessus. La tête légèrement penchée sur le côté, je traçais ses courbes cachées par ses vêtements larges du regard. L'idée de passer à l'acte dans les prochaines heures me réjouissait, j'avais perdu ma concentration à force de toute cette théâtralité. Décidémment, j'étais un sacré monstre sans coeur.
Sa voix fit à nouveau écho dans la salle.

_Ton cher Chael veut Rain pour dominer sur le monde. Il veut s'en servir comme vaisseau pour le Grand Seigneur, le Sinat Kumara, Lucifer, blablabla. S'il y parvient, Rain mourra pour de bon, elle ne reviendra jamais. Et lui n'aura plus aucun ennemi. Nous, on est là pour l'en empêcher. On ne peut pas tuer la biche, pour plusieurs raisons dont on va s'en passer pour l'instant, donc on compte lui retirer ses pouvoirs pour de bon. "Rendre l'équilibre du monde" comme dirait Docélia. Faudra que j'te la présente, d'ailleurs. Mais...

Elle fit pencher sa chaise.

_Je n'ai pas l'impression qu'on puisse te faire confiance. Tu es bien trop in love de ton Chael, et ton influencée par ton démon. Je me demande s'il reste rien qu'un peu de bon sens dans ton esprit. Regarde Rain, elle réfléchi malgré tout, sans aucune émotion pour brouiller le fil de ses pensées. Mais toi... je ne sais pas du tout ce qu'il se trâme là dedans, et rien ne m'inspire confiance...

Elle se tourna vers moi.

_Tu saurais ce qu'elle pourrait faire, toi, qui prouverait qu'elle resterait sage?

Je haussais une épaule.

_Absolument rien. Comme tu dis, elle est bien trop influencée. Mais tout ce qu'elle veut... C'est moi, hein?

Je soupirais.

_Elle n'ira nulle part sans moi. Donc... Si elle ne t'obéit pas gentiement, elle pourra toujours se pendre pour m'avoir.

Je la fixais durement sur ces paroles. Je n'avais pas envie qu'elle foute la merde dans mes plans à cause de ses histoires de coeur.
Je me détachais du mur et m'approchais d'elle.

_Qu'est-ce que tu dis de ça, Ancilla? Tu te tiens à carreaux, le temps que je finisse ce que j'ai à faire ici, et ensuite, je t'accompagne volontier chez ton homme. En plus, tu auras une chance de survivre. A toi de choisir.

Je lui laissais la main. Si elle refusait, elle pourrait pourrir ici avec tout ces autres tordus, ça m'était bien égal. Mais Mishraz avait apparemment besoin d'elle pour avoir une prêtresse de plus.

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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeJeu 14 Sep - 2:01

Darkness Memory
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J’essayais d’imaginer un avenir libre et aussi heureux qu’il pouvait l’être dans ce monde dévasté, mais où je n’aurais plus ni obligations, contraintes ou damnation.
Un avenir qui avait tout à me promettre, mais aussi tout à me prendre. Je me retrouverais à errer seule et sans plus le moindre but, loin des miens, de Chael et d’El’Sha. Retourner dans la misère de laquelle mon père m'avait sortie.
La désertion était un crime sévèrement puni par peine de mort dans la décade. Que m’arriverait-il si je les trahissais ? Chael me tuerait, ça, j’en étais presque certaine. Il n’hésiterait pas une seule seconde si je réduisais à néant l’espoir et le travail de toute une vie. Alors quelle alternative me restait-il ? Rester vivre ici, dans cette immondice ? Non, jamais. Je ne le supporterais pas. Ni même de passer chez l’ennemi. J’aurais tellement aimé être près des miens à cet instant. J’étais mortifiée. C’était ça, l’image que je renvoyais de la Décade ? Chael serait tellement déçu de me voir ainsi. Il avait placé toute sa confiance ne moi. Non, je n’avais pas le droit de le décevoir. Et pourtant...
Mishraz me sourit, ravie d’avoir réussi à me rabaisser plus bas que terre.
« Si on ne tarde pas trop, c'est possible, oui. Mais si tu veux vivre, Rain devra vivre aussi. »
J’avais du mal à comprendre. Chael ne m’avait jamais parler de sacrifier Rain, ni même moi – bon, ok, si c’était bien la vérité, il se serait bien garder de me le signaler – cette vipère avait soulevé tellement de questions et de doutes. Pourquoi Chael ne voulait jamais me parler ? Je pris conscience qu’elle n’avait pas tout à fait tort sur certains points. Chael avait son jardin secret auquel nul n’aurait pu approcher, et j’avais beau être sa prêtresse, sa fille, je n’en restais pas moins écartée. Il ne me disait pas tout. En fait, c’était pire que cela : il ne me disait rien.
Il refusait d’écouter mes appels à l’aide. Il se fichait de nouvelles informations sur la prophétie dont j’avais voulu lui parler. Mais pourquoi ?! Ce n’était pas logique.
Le culte, c’était sa vie. Il s’y consacré corps et âme depuis toujours. Une découverte comme celle que je venais de lui annoncer aurait dû le faire bondir d’excitation. Mais… Une pensée me frappa brutalement de plein fouet : se pouvait-il que je ne lui avais rien appris de plus sur la prophétie ? Se pouvait-il qu’il m’en ai caché délibérément une partie ? Mais pourquoi ?!
« Tu connais ses dons, n'est-ce pas ? me questionna-t-elle sur Rain. Vous lisez des prophéties, de votre côté du continent. Nous, on les créées, et on les rend réelles. Et on y va pas du dos de la cuillère pour ça. »
Sa manière de chercher par tout moyen  la supériorité me rendait dingue. J’avais envie de lui crever les yeux et de lui arracher la langue pour la faire taire.
Elle récupéra une chaise qui traînait dans la pièce et la posa devant moi pour s’asseoir dessus accoudée au dossier. Moi, je commençais à avoir sérieusement mal aux bras et l’idée qu’elle s’éternise à me persécuter m’inquiéta sérieusement.
« Ton cher Chael veut Rain pour dominer sur le monde. Il veut s'en servir comme vaisseau pour le Grand Seigneur, le Sinat Kumara, Lucifer, blablabla. S'il y parvient, Rain mourra pour de bon, elle ne reviendra jamais. Et lui n'aura plus aucun ennemi. Nous, on est là pour l'en empêcher. On ne peut pas tuer la biche, pour plusieurs raisons dont on va s'en passer pour l'instant, donc on compte lui retirer ses pouvoirs pour de bon. "Rendre l'équilibre du monde" comme dirait Docélia. Faudra que j'te la présente, d'ailleurs. Mais... »
Elle fit pencher sa chaise et je priai secrètement pour qu’elle tombe et se fracasse le crâne au sol.
« Je n'ai pas l'impression qu'on puisse te faire confiance. Tu es bien trop in love de ton Chael, et ton influencée par ton démon. Je me demande s'il reste rien qu'un peu de bon sens dans ton esprit. Regarde Rain, elle réfléchi malgré tout, sans aucune émotion pour brouiller le fil de ses pensées. Mais toi... je ne sais pas du tout ce qu'il se trame là dedans, et rien ne m'inspire confiance... »
J’en avais plus que marre de ses allusions méchantes et rabaissantes. Elle avait bien raison de ne pas me faire confiance en tout cas. Jamais je ne trahirai les miens.
Elle se retourna vers Rain pour lui demander :
« Tu saurais ce qu'elle pourrait faire, toi, qui prouverait qu'elle resterait sage ? »
Et l’autre de lui répondre d’un air indifférent :
« Absolument rien. Comme tu dis, elle est bien trop influencée. »
J’avais l’impression de nager en plein délire. d’être la bête que l’on torture sadiquement pique après pique. Pourquoi tout le monde se liguait contre moi pour m’humilier de la sorte ?!
Puis Rain rajouta :
« Mais tout ce qu'elle veut... C'est moi, hein ? Elle n'ira nulle part sans moi. Donc... Si elle ne t'obéit pas gentiment, elle pourra toujours se pendre pour m'avoir.  »
J’avais envie de les tuer. Toutes les deux. Mais tout ce que j’étais encore capable de faire, c’était de gémir de douleur. J’avais les bras en feu.
Elle s’approcha de moi :
« Qu'est-ce que tu dis de ça, Ancilla ? me demanda-t-elle. Tu te tiens à carreaux, le temps que je finisse ce que j'ai à faire ici, et ensuite, je t'accompagne volontiers chez ton homme. En plus, tu auras une chance de survivre. A toi de choisir. »
J’étais plongée dans une telle confusion que je me sentis incapable de répondre. Tour cela n’avait plus aucun sens à mes yeux. Rain qui se fait enlever et qui s’accoquine avec son ravisseur au point que je pouvais me demander qui commandait des deux, moi qui ne comprenais plus rien à ce qu’il en était réellement, Rain qui me disait qu’elle voudra bien me suivre alors que Mishraz venait de lui dire que ce serait la mort assurée pour elle… Et elle, elle allait vraiment la laisser repartir ?! J’avais l’impression que Rain était au commandement de l’Heptade, depuis des siècles. Et Rain qui rajoutait que je pourrais survivre, comme si j’allais rentrer chez moi après l’exorcisme de l’Imbriaque. C’était l’un ou l’autre, mais pas les deux. Je rentrais chez moi me condamner, ou bien je fuyais la maison pour vivre. Et par dessus le tout, je n’avais toujours pas compris ce que l’on attendait de moi au juste.
J’étais en train de chercher à formuler quelque chose à dire, mais la douleur commençait à lanciner dans mes chevilles et j’en parvenais encore moins à avoir les idées claires. J’avais beau vouloir lutter par fierté – comme si cela pouvait me redorer d’une quelconque manière et effacer un peu de la honte qui s’était abattue sur moi – la seule chose qui sortie de ma bouche fut :
« J’ai mal... »
J’étais à deux doigts de me remettre à chialer. Je ne comprenais plus rien et j’avais bien besoin de me reposer.
« Un exorcisme me tuerait assurément, assurai-je, redoutant la réponse humiliante qui allait suivre. Personne ne peut plus rien pour moi. Et si j’acceptais à supposer que ça marche… Je ne pourrais plus rentrer chez moi. J’aurais trahi les miens… »
Je fixai le sol désespérément pour fuir tous ces regards braqués sur moi. J’étais perdue et tiraillée sur deux pentes opposée. Le cul entre deux chaises, comme on dit. Sauf que si on écarte les chaises, quand on est entre ces deux putains de foutues chaises de merde, à moins de vite choisir sur laquelle on veut rester, on se casse la gueule au sol. Sauf que les chaises en questions étaient étrangement reliées et pour être sur l’une, je devais aussi être sur l’autre. Bordel !
Rien n’allait plus. Cette sale garce avait tout fichu en l’air. Elle avait décidé d’empêcher les projets de Chael de se concrétiser, et quoi que je fasse, je n’arriverai jamais à ce que je devais faire. Mishraz m’en empêcherait. La partie était finie. Mais alors pourquoi Rain se fatiguait à accepter de me suivre si cela ne servait plus à rien ? Et puis elle voulait mourir ou quoi ? Enfin, à supposer que ce que disait Mishraz soit vrai. Je ne savais plus quoi penser.
Plus le temps passait et plus je m’affaiblissais. Je ne pouvais même plus manger. A peine dormir. L’imbriaque me prenais toute mon énergie et se manifestait de plus en plus souvent. J’allais finir par mourir d’épuisement – physiquement - ou bien à finir dans un coin infernal où mon âme restera prisonnière à la merci de l’Imbriaque qui se paiera une tranche de bon temps à l’intérieur de mon corps pour l’éternité.
Les mots de Mishraz résonnaient à nouveau dans ma tête comme une cloche qui tinte avec force.
« Tu dois mourir pour Chael. Tu dois mourir pour son grand projet. » 
Et je réalisais brusquement ce que je savais pourtant, mais que je m’étais toujours évertuée à ne pas voir. Je m’étais délibérément sacrifiée le jour où j’avais accepté de recueillir ce démon en mon sein.
Et les mots d’El’Sha qui me fuyait à présent me revenaient aussi.
« Quoi ?!  Mais pourquoi tu as fait ça ?! Pourquoi ?! »
Et je me remis à sangloter, ne sachant plus trop quel monstre de cette grotesque farce démoniaque aura le dernier mot sur la pauvre folle vulnérable que j’ai été et que j’étais toujours. Ne sachant plus trop qui était le véritable monstre. Celui qui m’avait entre ses griffes ou celui qui m’avait élevée toutes ces années, mais peut-être n’était-je bien qu’un pauvre instrument au même titre que Rain que deux monstres se disputaient. Chael avait-il vraiment pu m’aimer un jour pour me faire endurer tout cela ? Le poison se distillait à présent largement dans mes veines. Ce qui était sûr, c’est que moi, je l’aimais. Malgré tout ça. Je l’aimais. C’était mon père. Mais je le sentais, j’étais déjà en train de mourir. Si je ne faisais rien, je serais irrémédiablement perdue.
« Mais que dois-je faire, alors ? » demandai-je terrifiée en reniflant. J’y voyais trouble et je n’avais aucun moyen pour essuyer mes yeux collés par les larmes.
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeDim 17 Sep - 19:13

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J’ai mal...

M'avait-elle répondu, confuse et indécise. Sa position n'aidait pas particulièrement et je ne savais pas si les gars l'avait maltraité entre-temps, mais si elle voulait inspirer la pitié, elle avait mal choisit ses opposants. Je jetais un oeil à Mishraz, qui n'avait pas l'air plus que moi touchée par sa détresse. Elle devait avoir l'habitude de ce genre de scène, mais n'avait-elle aucune miséricorde? De toute façon, on ne survivait pas avec son coeur mais avec sa tête. Lâcher la bête et bonjour le bain de sang. Et c'est moi qui dit ça...
Ancilla reprit.

_Un exorcisme me tuerait assurément. Personne ne peut plus rien pour moi. Et si j’acceptais et à supposer que ça marche… Je ne pourrais plus rentrer chez moi. J’aurais trahi les miens…

Mishraz se mit à rire.

_Les tiens? Ceux qui veulent ta mort, c'est ça? Donc, si j'ai bien compris... soit tu meures pour leur faire plaisir, soit tu survis et eux te tuent pour être restée vivante!

Elle n'avait pas tort. Dans le fond, Ancilla n'avait aucun choix. Soit elle choisissait de survivre par ses propres moyens, soit elle continuait à croire son homme naïvement et crevait. En fait... La seconde option m'arrangeait pas mal. Mais j'en étais à me demander si Mishraz pouvait vraiment la sauver ou si elle mentait pour gagner du temps et obtenir d'elle ce qu'elle voulait. De la même manière qu'elle pouvait me mentir et se servir de moi en trahissant l'Ange. Ou que l'Ange était dans le coup. Enfin! Il y avait de quoi devenir fou à se méfier de tout le monde. Le risque était le seul plaisir de la vie que je pouvais m'accorder.

_Mais que dois-je faire, alors ? geignit la Détraquée.
_Ah! On en viens! s'exclama Mish. Donc, je te libère et tu restes sages. Tu suis gentiement mes hommes dans une chambre plus adéquate pour passer la nuit, si tu fais la con, c'est enchaînée ici que tu la passeras. De mon côté, je vais faire la messagère et informer ta venue à Docélia. Elle passera sûrement te voir dans la matinée pour discuter avec toi sur le rituel karmique ou je sais pas trop quoi, enfin, pour rentre l'âme de Rain. C'est vous les prêtresses, après tout.

Mishraz se releva pour ranger la chaise dans un coin.

_On rend son âme à Rain, on sauve ta vie, et on lui enlève ses pouvoirs. Rain pourras t'accompagner après ça si elle veut. Chael n'aura plus rien à faire d'elle, et le monde sera sauf. Tadaaaa! Bon, j'imagine que Chael ne sera pas très content que tu ais raté ta mission mais bon, c'est ça ou tu crèves en entraînant le monde avec toi. A toi de voir. Quoique, en fait, on te laisse pas vraiment le choix... Si bien même tu t'enfuis d'ici, sache bien que nous ferons tout pour empêcher ce rat de parvenir à ses fins.

Elle soupira et s'étira.

_Bon, alors, je peux te détacher?



Dernière édition par Rain Sword le Dim 17 Sep - 21:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeDim 17 Sep - 20:31

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Je regardai anxieuse, tour à tour, les deux femmes devant moi, me demandant laquelle des deux pourrait bien me frapper en première si je n’allais pas dans leur sens.
C’est bien ce que je craignais, jétais condamnée dans un choix comme dans l’autre, et cette harpie n’a même pas pris la peine de me proposer de rester avec eux pour m’offrir une nouvelle vie. Pas que j’aurais accepté, mais avouez qu’il est tout de même assez cruel de vouloir m’utiliser pour en suite me laisser aller dépérir au dehors en prétendant m’avoir sauvé la vie. Moi, je le connais, le dehors. J’y ai passée la majeur partie de mon enfance. Bon, la guerre a cessée depuis, mais le chaos perdure. Que pourrais-je bien y faire ? Il n’y a rien nulle part. Je n’y survivrais pas.
L’entendre se moquer de moi à nouveau me rendait folle. J’étais partagé entre la détresse et la rage.
« Ah! On en viens! s'exclama Mishraz. Donc, je te libère et tu restes sages. Tu suis gentiement mes hommes dans une chambre plus adéquate pour passer la nuit, si tu fais la con, c'est enchaînée ici que tu la passeras. De mon côté, je vais faire la messagère et informer ta venue à Docélia. Elle passera sûrement te voir dans la matinée pour discuter avec toi sur le rituel karmique ou je sais pas trop quoi, enfin, pour rentre l'âme de Rain. C'est vous les prêtresses, après tout. »
Je crois que j’ai dû tiqué à ce moment là. J’étais tellement perturbée qu’il m’avait fallut dix bonnes secondes pour comprendre qu’elle voulait moi me faire escorter par ses hommes jusqu’à une chambre qu’elle m’attitrait, et non pas moi qui allait jouer les escortes girl dans la chambre de ses chiens de garde…
Elle se leva pour ranger la chaise.
« On rend son âme à Rain, on sauve ta vie, et on lui enlève ses pouvoirs. Rain pourras t'accompagner après ça si elle veut. Chael n'aura plus rien à faire d'elle, et le monde sera sauf. Tadaaaa! Bon, j'imagine que Chael ne sera pas très content que tu ais raté ta mission mais bon, c'est ça ou tu crèves en entraînant le monde avec toi. A toi de voir. Quoique, en fait, on te laisse pas vraiment le choix... Si bien même tu t'enfuis d'ici, sache bien que nous ferons tout pour empêcher ce rat de parvenir à ses fins. »
Quoi, elle croyait vraiment que je rentrerais chez moi si les choses se passaient ainsi, elle le croyait sérieusement ?!
NON ! Ca n’allait pas se passer ainsi, c’était hors de question.
Non, ça jamais ! Ca ne se passera pas du tout comme ça. Jamais, non JAMAIS. J’étais en train d’enrager, mais ce n’était pas le moment de me laisser submerger. J’avais envie de lui gueuler d’aller se faire foutre, mais je pris le temps de me calmer et que mon regard assassin ne perde un peu de vigueur avant d’ouvrir la bouche. On raisonne mieux l’esprit calme et l’on évite souvent de dire des choses un peu trop regrettables.
Elle allait me le payer. Un jour ou l’autre, je m’occuperai personnellement de son cas. Enfin, si je survis assez longtemps pour cela.
Et lorsque je me sentis assez calme pour pouvoir parler sans l’envoyer au diable, je réalisai soudain ce qu’elle venait de dire. Il fallait rendre son âme à Rain ?! Mais qu’est-ce qu’elle racontait ?
« Rendre son âme à Rain ?! demandai-je incrédule. C’est quoi ces conneries ? Un corps sans âme, ça s’appelle un cadavre… Et elle est bien vivante. Où serait-elle d’ailleurs, son âme ?! »
Je cherchais à comprendre comment une telle aberration pouvait être possible. Un corps sans âme, ça n’existe pas. Son âme ne pourrait pas être bien loin et… et je résolu brusquement l'une des plus grandes énigmes concernant Rain.
Puis je regardai Mishraz et tentai le tout pour le tout :
« Laissez-moi seule à seule avec elle. Je ne pourrais rien faire je suis attachée. Et puis c’est Rain en face, quoi… »
Puis je reformulai.
« Non, pas Rain. Mademoiselle Sword. »
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MessageSujet: Re: Darkness Memory [RAIN x ANCILLA]   Darkness Memory [RAIN x ANCILLA] Icon_minitimeDim 17 Sep - 21:53

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Je pouvais voir clairement les émotions passer sur le visage d'Ancilla, indignée, enragée, avant de ravaler sa colère et me regarder avec stupeur. Je souris en coin, il était tellement facile de deviner le fond de ses pensées. Je ne me souviens pas l'avoir déjà entendu me mentir, elle ne dévoilait ses vérités qu'à moitié, mais même si elle essayait, je parierais que ça se verrait tout de suite. Je fus en revanche surprise qu'elle demande à me parler seule à seule. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'elle me voulait. Faire un marché? Me proposer de l'aider à fuir en échange de ma mise à mort? Je n'étais pas aussi stupide qu'elle et je ne ferais jamais confiance en l'Hôte Blanc, là, le gars dont j'arriverais jamais à retenir le nom. Je trouvais ça tellement aberrant qu'elle tente de me persuader de cette manière que ça ne pouvait pas être ça. Du coup, j'étais curieuse. Mais je n'avais pas l'autorité pour obliger tout le monde à partir. Dans le pire des cas, je n'aurais qu'à attendre un moment plus tranquil pour lui causer discrètement.
Je n'eus pas vraiment à le faire. Mishraz ne trouvait pas d'inconvénient à nous laisser discuter un moment.
Elle haussa les épaules.

_Pour une prêtresse, c'est étonnant que tu ne saches pas que c'est possible de vivre sans âme. La plupart des démons n'en ont pas. M'enfin, j'admet que c'est pas fréquent. Bah, j'vous laisse cinq minutes, et seulement cinq. Après quoi, tu passeras la nuit ici. Ça t'apprendra à ne pas avoir pris de décisions aussi simple depuis tout ce temps alors que ça fait déjà deux fois qu'on te pose une question.

Elle quitta la pièce sur ces mots et fit signe à ses hommes de la suivre. Ils obtempérèrent sans trop grogner et la porte claqua. Mon coeur se mit à battre furieusement quand je me rendis compte qu'il n'y avait aucune fenêtre dans cette pièce, aucun moyen d'échapatoire. Mais je me ressaisis rapidement, il n'y avait pas de raison de me garder là dedans avec cette détraquée, Mishraz avait dit cinq minutes. J'étais d'ailleurs sûre qu'elle avait l'oreille plaquée contre la porte pour nous écouter.

Je respirais profondément pour me reprendre et me décolla du mur pour approcher la prisonnière.

_T'as gagné ta nuit avec tes conneries, remarquais-je, pourquoi tu ne lui a tout simplement pas menti?

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